Premier vol réussi pour le X51A Waverider

Un mois après la mise sur orbite réussie de la navette automatique X37B, l’US Air Force vient de réaliser avec succès, le 25 mai, un essai en vol de l’avion sans pilote X51A Waverider, depuis la base aérienne d’Edwards, en Californie.

Cet appareil, conçu par Boeing, avec l’intervention de la Darpa et de la Nasa, est propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, devant théoriquement lui permettre d’atteindre la vitesse de mach 6 (soit six fois la vitesse du son) pendant au moins 300 secondes.

Concrètement, un statoréacteur fonctionne comme un réacteur classique, à la différence près qu’il n’est pas muni de turbines pour comprimer l’air avant le déclenchement de la combustion. Cette compression est obtenue grâce à la vitesse et à la forme de l’appareil.

D’où le fait que le X51 a été largué à 50.000 pieds par un B52 Stratofortress, le bombardier stratégique de l’US Air Force. Un propulseur d’appoint lui a en outre été nécessaire avant de mettre en marche le statoréacteur à combustion supersonique (scramjet en anglais).

Même si le X51 n’a pas tenu les 300 secondes espérées, les ingénieurs américains sont quand même satisfaits de ce premier vol. En effet, l’engin a volé à mach 6 pendant 200 secondes, ce qui constitue une avancée par rapport aux performances du X43, dont le propulseur n’avait fonctionné que pendant une douzaine de secondes en 2004. Après sa performance, dont les données ont été transmises au sol via un avion P3 Orion de l’US Navy, l’engin est tombé à la mer.

Comme pour le X37, on ignore encore les finalités d’un tel prototype. Sans doute que ces essais permettront de faire des progrès dans la mise au point de matériaux, étant donné qu’un appareil comme le X51 a été soumis à des températures élevées ainsi qu’à des contraintes mécaniques importantes.

D’autres applications pourraient également en être tirées, comme par exemple le développement d’un drone de reconnaissance pouvant évoluer à haute altitude et à grande vitesse pour des missions du type de celles qu’accomplissaient le SR71 Blackbird. A plus long terme, l’on pourrait imaginer des avions équipés d’un statoréacteur, ce qui réduirait considérablement le temps mis pour parcourir de longues distances.

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