L’influence française au sein de l’Otan a été « décuplée » selon le général Abrial

Le retour de la France au sein du commandement militaire intégré de l’Alliance atlantique avait suscité, au moment de son annonce, quelques critiques de la part de responsables politiques qui dénonçaient alors une perte de l’indépendance stratégique française et en appelaient à l’héritage « bradé » du général de Gaulle, ce qui pour certains, ne manquaient pas de sel étant donné la position, à l’époque, de leur parti à l’égard de la décision prise en 1966 par l’Homme du 18 juin de quitter les instances militaires de l’Otan.

Ancien chef d’état-major de l’armée de l’air et nommé, à l’occasion de ce retour, commandant suprême allié pour la transformation de l’Alliance atlantique (SACT), basé à Norfolk (Etats-Unis), qui est l’un des deux commandements majeurs de l’Otan (ndlr, l’autre étant le SACEUR, en charge des opérations), le général Stéphane Abrial a affirmé, ce 27 mai lors de son passage à Paris, que l’influence de la France au sein de l’Alliance avait été « décuplée », contredisant ainsi les pronostics des plus sceptiques.

« Nous contribuons à l’élaboration des projets, à la mise au point des idées, nous sommes donc du bon côté du style au même titre que les 27 autres nations membres de l’Alliance » a-il ainsi déclaré. « Notre capacité d’influence est décuplée, elle fonctionne » a-t-il ajouté.

« Etre à l’intérieur d’une organisation permet d’être beaucoup plus utile, efficace et influent qu’à l’extérieur » a encore insisté le général Abrial. Et pour cause : alors que la France participait aux opérations de l’Otan (Bosnie, Kosovo, Afghanistan), elle n’avait pas son mot à dire. Selon l’officier, les Français ne recevaient ainsi que « les produits finis » mis au point par les autres.

Or, désormais, ce n’est plus le cas. En effet, le général Abrial a rappelé qu’il « était implique dans l’ensemble des réformes importantes de l’Otan » et, qu’à ce titre, il a fourni l’expertise militaire nécessaire à la réflexion menée par le comité présidée par l’ancienne secrétaire américaine Madelein Albright concernant le nouveau concept stratégique de l’Alliance.

Par ailleurs, le SACT a été sollicité par le secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, sur des « dossiers cruciaux ayant des effets immédiats sur le terrain » comme la menace des engins explosifs improvisés (IED), principale cause de décès des soldats de la coalition à l’oeuvre en Afghanistan, ou encore l’élaboration d’une nouvelle doctrine de contre-insurrection.

Reste cependant la question de la place de l’industrie de défense européenne au sein de l’Otan. Le général Abrial en a fait une de ses priorités mais, visiblement, les premiers résultats se feront sentir à « très long terme », même si l’officier a noté des « premiers signaux très encourageants ». « Il y a une une véritable volonté de l’ensemble des partenaires industriels de la défense de coopérer et d’accepter cette ouverture équilibrée » a-t-il fait valoir.

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