Disparition de Pierre Marion, le premier directeur de la DGSE

Le premier directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Pierre Marion, s’est éteint dans la discrétion le 17 mai dernier.

Né en 1921 à Marseille, Pierre Marion est admis à l’Ecole polytechnique à l’âge de 18 ans. A l’issue de ses études, il commence alors sa carrière professionnelle à Air France en 1942.

En 1971, Pierre Marion quitte la compagnie aérienne nationale française pour prendre les fonctions de délégué général de la Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS) pour l’Amérique du Nord.

Ami de Charles Hernu, alors ministre de la Défense du gouvernement Mauroy, et bien que ne militant pas au Parti socialiste, Pierre Marion se voit proposer la direction du Service de documentation et de contre-espionnage (SDECE) en juin 1981 afin de remplacer Alexandre de Marenches, en place depuis 1970.

Dès sa prise de fonction, Pierre Marion entend réformer profondeur le SDECE, lequel va prendre, sous son impulsion, le nom de Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à partir d’avril 1982.

L’idée de Pierre Marion consiste à « démilitariser » ce service, c’est à dire faire en sorte que les militaires n’y soient pas prédominants en faisant appel à davantage de civils ayant des compétences et des connaissances utiles pour les activités de renseignement (linguistes, ingénieures, historiens, etc…), à l’image des autres agences occidentales telles que la CIA américaine ou le BND allemand.

Bien évidemment, la politique suivie par Pierre Marion lui vaudra l’inimitié des militaires du boulevard Mortier sans pour autant obtenir une confiance pleine et absolue du pouvoir exécutif de l’époque. C’est ainsi qu’il sera tenu écarté de l’affaire Farewell, ce fameux épisode de la guerre froide où un officier du KGB avait transmis au contre-espionnage français des informations d’excellente qualité, notamment sur les réseaux soviétiques à l’Ouest.

En novembre 1982, le président Mitterrand décide de se priver des services de Pierre Marion et choisit l’amiral Pierre Lacoste pour le remplacer. L’ancien directeur poursuivra sa carrière à la tête des Aéroports de Paris.

Par la suite, Pierre Marion écrira plusieurs livres sur son expérience à la tête de la DGSE (*) ainsi que sur la franc-maçonnerie.

(*) Le Pouvoir sans visage, « Mémoires de l’ombre »

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