Menaces terroristes sur le Mondial de football en Afrique du Sud

Lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich, des membres de l’équipe israélienne avait été pris en otage par l’organisation palestinienne Septembre Noir. Cet acte s’était conclu par un bain de sang, avec la mort de 11 athlètes israéliens, d’un policier allemand et de cinq terroristes.

Plus récemment, la Coupe d’Afrique des nations de football a été endeuillé par l’attaque du bus de l’équipe togolaise, dans l’enclave angolaise – riche en pétrole – de Cabinda, par un groupe indépendantiste.

Ces deux exemples montrent que les grands événements sportifs peuvent servir de caisse de résonance aux groupes terroristes, dont l’objectif est non seulement de faire des victimes mais aussi de frapper les esprits pour faire avancer leur cause ou recruter de nouveaux militants.

Aussi, la prochaine coupe du monde de football, qui aura lieu en Afrique du Sud à partir du 11 juin, n’échappe pas aux intentions malveillantes. En effet, si l’on en croit les autorités irakiennes, un dirigeant saoudien d’al-Qaïda, Abdallah Azzam Saleh Misfar al-Qahtani, arrêté au début du mois à Bagada, aurait planifié un attentat visant la compétition. Il aurait en outre été en relation avec Ayman al-Zawahiri, le numéro deux de l’organisation d’Oussama ben Laden.

Le porte-parole du commandement militaire à Bagdad, le général Qassem Atta, qui a révélé cette information lors d’une conférence de presse donnée le 18 mai dernier, n’a pas donné plus de détails concernant les plans prêté au terroriste saoudien. En revanche, il a donné plus de détails sur ce dernier.

Ainsi, Al-Qahtani, alias Sinana al-Saoudi, âgé de 31 ans, se serait infilté en Irak dès 2004. Diplômé en gestion administrative, il aurait également étudié à l’académie du Roi Fahd pour les affaires de sécurité où il aurait obteni les galons de lieutenant. En 2007, il aurait été détenu dans un camp de prisonniers américain sous le nom de Mouzawar al-Chammari. Enfin, il serait impliqué dans plusieurs attaques récentes qui ont endeuillé l’Irak, notamment celles qui ont visé des hôtels, en janvier dernier (40 tués).

Pour sa part, la police sud-africaine a indiqué qu’elle « se renseignait » auprès des Irakiens au sujet de cette affaire avait de se dire « prête à toute éventualité », notamment par la voix de son chef-adjoint, Fikile Mbalula. « Nous avons besoin de la coopération de tous (…) La visibilité de la police sera totale (…) chaque joueur, chaque personne présente dans le pays sera protégé » a-t-il rassuré au micro d’une radio sud-africaine, le 19 mai.

L’Afrique du Sud a déjà pris des dispositions pour améliorer la sécurité au moment de la coupe du monde de football. Le pays « a un plan de sécurit clair. Notre police, aidée par notre armée et d’autrs forces de sécurité, est tout à fait prête » avait indiqué le président sud-africain Jacob Zuma, à l’occasion du sommet de Davos, en janvier dernier.

Ainsi, la surveillance frontalière est désormais du ressort de la South African National Defense Force (SANDF). Cette mesure est d’autant plus justifiée que d’éventuels terroristes peuvent s’infiltrer grâce à la porosité des frontières avec le Mozambique et le Zimbabwe.

Par ailleurs, 200 membres de l’unité spéciale anti-terroriste de la police sud-africaine seront mobilisés le temps que durera la compétition, c’est à dire jusqu’au 11 juillet.

Mais le terrorisme n’est peut être pas la menace la plus pressante. Avec les 350.000 supporteurs attendus pour cette coupe du monde, c’est l’insécurité et les violences urbaines, qui constituent la principal défi des forces de sécurité. Le taux de criminalité y est le plus élevé dans le monde, juste après celui de la Colombie, avec une cinquantaine de meutres commis par jour.

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