La Corée du Nord officiellement accusée d’avoir coulé la corvette sud-coréenne Cheonan

Les soupçons concernant la responsabilité de Pyongyang dans le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan, le 26 mars dernier en mer Jaune, sont désormais confirmés. En effet, selon les conclusions de l’enquête internationale ouverte après cet incident dans lequel 46 marins ont péri, indiquent que c’est bel et bien une torpille nord-coréenne qui a causé la perte du navire.

« Les preuves amènent de manière accablante à la conclusion que la torpille a été tirée par un sous-marin nord-coréen » affirme le rapport des experts internationaux. « Il n’y aucune autre explication possible » concluent ces dernier, d’autant plus que la première hypothèse avancée, mettant en cause une torpille d’origine soviétique datant de la guerre de Corée semblait improbable.

Cela étant, ces dernières semaines, la piste nord-coréenne semblait de plus en plus évidente, notamment avec la découverte, rendue publique, de traces d’explosif utilisé dans la fabrication des torpilles (le RDX) sur les débris de la corvette. Pour autant, Séoul s’était gardé d’accuser officiellement Pyongyang avant la fin de l’enquête internationale.

Mais le ton a désormais changé. « Des mesures énergiques vont être prises contre la Corée du Nord » a ainsi déclaré le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre australien, Kevin Rudd, ce 20 mai.

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité national sud-coréen doit avoir prochainement lieu. Pour l’instant, Séoul n’envisage pas de « frappe unilatérale » contre son voisin du nord mais il est question de demander à la communauté internationale de prendre des mesures à son égard.

En réaction, Pyongyang a démenti toute implication dans le naufrage du Cheonan tout en lançant de nouvelles menaces. « Notre armée et notre peuple réagiront promptement à toute punition et à toutes représailles et à toutes sanctions violant les intérêts de l’Etat sous la forme de mesures fortes, y compris une guerre totale » a ainsi fait savoir la Commission de la défense national nord-coréenne par un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle du régime.

Quant aux réactions internationales, les Etats-Unis, qui diposent d’un contingent de 28.000 militaires dans la péninsule, ont estimé que « cet acte d’agression est un nouvel exemple du comporteemnt inacceptable de la Corée du Nord et un défi au droit international ». Acteur majeur de la région, le Japon a parlé de geste « impardonnable ». « Notre pays soutient totalement la Corée du Sud » a déclaré Yukio Hatoyama, le Premier ministre nippon.

Le secrétaire général des Nations unies, le sud-coréen Ban Ki-moon, a estimé que les « faits exposés dans le rapport (ndlr, d’enquête) sont profondément inquiétants ». « Je vais continuer à suivre de près les évolutions » de cette affaire, a-t-il précisé.

Rare soutien de la Corée du Nord sur la scène internationale, la Chine se retrouve dans ue position délicate dans ce dossier. Sans condamner ouvertement son allié nord-coréen, Pékin a appelé à « maintenir la stabilité » dans la péninsule.

Reste à déterminer les raisons qui ont poussé Pyongyang a provoquer cet incident meurtrier. Parmi les hypothèses, il pourrait s’agir d’un acte de représailles à un accrochage qui s’était également produit en mer Jaune, plus précisément dans la zone frontalière contestée par la Corée du Nord, et au cours duquel la marine nord-coréenne avait subi un revers.

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