Nucléaire : Le secret de Polichinelle bien gardé d’Israël
Officiellement, Israël ne possède pas d’armes nucléaires. Et le fait qu’il ne soit pas signataire du Traité de non prolifération (TNP) lui permet d’échapper aux contrôles des inspecteurs de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA).
Seulement, il y a ce qu’il se dit officiellement. Et puis il y a les informations qui « fuitent ». Comme celles fournies en 1986 par Mordechaï Vanunu à un journal britannique, selon lesquelles l’usine nucléaire de Dimona, dans le Neguev, produirait de la matière fissile à usage militaire. Des révélations qui valurent à l’informateur 18 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’Etat ».
Selon la CIA, Israël disposerait en fait entre 200 et 400 têtes nucléaires. Un secret de Polichinelle donc. Mais comme il n’y a aucune déclaration officielle de l’Etat hébreu sur le sujet, le doute peut toujours subsister. D’ailleurs, l’ambiguïté « délibérée » sur cette question fait partie de la doctrine de dissuasion d’Israël, depuis 1965 et l’inauguration, justement de la centrale de Dimona. Ses dirigeants ont toujours affirmé que leur pays « ne sera pas le premier à introduire l’armement nucléaire au Moyen Orient ».
Et il n’y a guère de raison de penser qu’Israël infléchira sa position , surtout, si l’on en croit le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak. « Cette politique est bonne, et il n’y a aucune raison de la changer. Sur ce sujet, il y a une entente totale avec les Etats-Unis » a-t-il ainsi affirmé, la semaine passée, sur les ondes de la radio militaire.
En fait « d’entente totale », Ehud Barak a oublié, semble-t-il, la petite nuance apportée par Barack Obama en avril dernier. Sans se prononcer sur l’existence ou non de l’arsenal nucléaire israélien, le locataire de la Maison Blanche avait appelé Israël à rejoindre le TNP.
