La France va aider l’armée libanaise

Lors de son déplacement au Proche Orient, au cours duquel était prévu une visite au salon d’armement SOFEX (Special operation forces exhibition), le ministre de la Défense, Hervé Morin, s’est rendu au Liban où il a rencontré le président Michel Sleimane, le Premier ministre Saad Hariri et Elias Murr, son homologue libanais.

Le ministre de la Défense a également profité de ce voyage officiel pour se rendre, le 16 mai, au quartier général du contingent français de la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban), à Deir Kifa, dans le sud du pays.

Au cours d’une conférence de presse qui a suivi sa visite, Hervé Morin a mis en avant la nécessité d’aider l’armée libanaise à prendre sa « place dans une région (…) par nature instable, compte tenu des enjeux (régionaux) considérables qui peuvent avoir une répercussion sur le sud du Liban », faisant ainsi référence au « discussions israélo-palestiniennes et à la pression sur le programme nucléaire iranien ».

En effet, les inquiétudes portant sur un nouveau conflit entre Israël et le Hezbollah sont montées d’un cran avec la suspicion d’une livraison de missiles Scud par la Syrie à la milice chiite libanaise, laquelle est également soutenue par l’Iran. En avril dernier, le roi Abdallah II de Jordanie évoquait même une « guerre imminente » dans la région.

Si la présence de ces missiles Scud est avérée au Sud-Liban, ces derniers pourraient permettre à l’Iran de menacer par procuration Israël si jamais l’Etat hébreu décide de mener des raids aériens contre les installations nucléaires iraniennes. D’autre part, les Israéliens ont averti Damas qu’ils bombarderaient les dépôts de ces missiles, aussi bien au Liban qu’en territoire syrien.

Cela étant, Hervé Morin a affirmé n’avoir « aucune information particulière permettant d’accréditer l’idée qu’il y ait aujourd’hui dans le sud du Liban des Scud ». Les autorités français ont toujours montré un certain scepticisme face à l’éventuelle présence de ces missiles balistiques dans l’arsenal du Hezbollah.

Quoi qu’il en soit, le ministre de la Défense a estimé que la FINUL devait encore « faire en sorte que les forces armées libanaises prennent leur essor et leur place dans cette région du Liban (ndlr: le sud) » et « faire en sorte que cette zone (…) soit dépourvue d’armes ».

A ce titre, et alors que les échanges bilatéraux au niveau militaire entre la Paris et Beyrouth se traduisent par l’accueil de stagiaires libanais dans les écoles militaires françaises, Hervé Morin a indiqué que la France était prête « à livrer des hélicoptères pour permettre de donner aux forces armées libanaises des moyens aéroportés significatifs ».

Il serait question de livrer au Liban des hélicoptères Gazelle, progressivement retirés du service en France à mesure de l’arrivée en unité du Tigre. L’armée de l’Air libanaise compléterait ainsi son parc de voilures tournantes, avec la cession, par les Emirats arabes unis, de dix Puma et, par la Russie, d’une dizaine de Mi-24 « Hind », en lieu et place des MiG29 initialement proposés par Moscou. Enfin, les Etats-Unis ont l’intention de céder des OV-10 Bronco, des appareils d’attaque au sol dont la conception remonte aux années 1960 afin d’équiper l’US Navy.

Addendum : L’état de santé d’un des militaires du 152e régiment d’Infanterie, blessé avec une dizaine de ses camarades le 12 mai dernier par l’explosion accidentelle d’une roquette, à at-Tiri, est « rassurant », selon les Dernières Nouvelles d’Alsace. Le soldat est toujours hospitalisé à Saïda.

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