Pyongyang affirme maîtriser la fusion nucléaire

Autant le dire tout de suite : l’affirmation du Rodong Shimu, le journal du parti unique nord-coréen, selon laquelle Pyongyang aurait acquis la capacité de maîtriser la fusion nucléaire afin de produire de l’énergie a de quoi rendre sceptique.

Ainsi, selon cette publication officielle, la Corée du Nord aurait « réalisé une percée décisive vers le développement d’une nouvelle énergie et inauguré une nouvelle phase dans le développement national des sciences et des technologies les plus récentes ».

Seulement voilà, actuellement, pour produire de l’énergie électrique, on ne maîtrise que la fission nucléaire, qui consiste à casser des noyaux atomiques lourds. Des recherches sont en cours, notamment avec le projet international de réacteur expérimental de fusion thermonucléaire (ITER), auquel participent l’Union européenne, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde et la Corée du Sud. Par rapport à la fission, cette technologie aurait l’avantage de réduire considérablement la production de déchets nucléaires.

Aussi, l’information donnée par le Rodong Shimu, le jour de l’anniversaire de Kim Il-sung, le fondateur du régime communiste de Pyongyang, est donc sujette à caution, d’autant plus que la Corée du Nord ne dipose pas des moyens financiers et humains pour mener de telles recherches qui ont la fâcheuse tendance à être extrêmement compliquées.

En revanche, si on ne maîtrise pas la fusion nucléaire pour produire de l’énergie à des fins civils, ce n’est pas le cas pour les applications militaires car elle est le principe des bombes thermonucléaires (dites bombes H).

Jusqu’à présent, et après deux essais réalisés en octobre 2006 et en mai 2009, on suppose que la Corée du Nord a les moyens de fabriquer une bombe atomique (A),. Aussi, la question est de savoir si l’annonce faite par Pyongyang ne cache pas une autre réalité, c’est à dire que les Nord-Coréens seraient sur la voie d’acquérir la capacité de mettre au point une bombe H, ou du moins font des recherches en ce sens.

Quoi qu’il en soit, ce serait une manière pour Kim Jong-il de faire pression notamment sur les Etats-Unis pour la reprise des négociations portant sur l’arrêt de son programme nucléaire. Pour l’instant, la Corée du Nord a fixé deux conditions pour cela : l’arrêt des sanctions et l’ouverture de discussions bilatérales avec Washington.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]