Vague d’attaques meurtrières en Irak

La branche irakienne d’al-Qaïda avait prévenu : elle vengerait la mort de ses deux chefs, Omar al-Bagdadi et Abou Ayoub al-Masri, tués le 18 avril dernier au cours d’une opération conjointe des forces irakiennes et américaines dans les environs de Tikrit.

Après des attaques commises contre les chiites, les djihadistes s’en sont pris aux forces de sécurité irakiennes, le 10 mai. Selon un dernier bilan, les 60 attentats qui ont été perpétrés tout au long de cette journée ont fait au moins 110 tués et 500 blessés.

Ainsi, des dizaines de point de contrôle tenus à Bagdad par la police irakienne ont fait l’objet d’attaques simultanées, conformément au modus operandi d’al-Qaïda. Mais d’autres villes du pays ont également été le théâtre d’attentats, comme à Faloudja, Samarra, Suwayra ou encore Bassorah, jusque-là épargnée par les actes de terrorisme.

L’attaque la plus meurtrière a été commise à Hilla, située près des ruines de l’antique cité de Babylone. Là, deux voitures piégées ont explosé devant une usine de textile, au moment de la sortie des ouvriers, de même que deux autres, à l’arrivée des secours. Bilan : 53 morts et 157 blessés.

Cette journée du 10 mai aura été la plus meurtrière en Irak depuis 2007, époque où les violences inter-confessionnelles avaient atteint un point extrême.

Quoi qu’il en soit, ces attaques démontrent, encore une fois, qu’al-Qaïda reste capable de mener des actions d’envergure et ce, malgré la neutralisation de ses dirigeants et de profiter de la moindre faille dans le dispositif de sécurité.

Ce dernier a fait l’objet de critiques de la part des autorités irakiennes. « Ce qui s’est passé est la conséquence de négligences en matière de sécurité dues à la faiblesse des mesures de contrôle aux barrages à Bagdad et dans le reste de l’Irak » a ainsi affirmé Hussein Kamel, le vice-ministre de l’Intétieur, en charge du renseignement. « Les chefs de services de sécurité devront rendre des comptes » a-t-il prévenu, au lendemain des attentats.

Cela étant, cette vague de terrorisme a de quoi alimenter les doutes quant à la capacité des forces de sécurité irakiennes à maintenir l’ordre. D’autant plus qu’elle met en lumière, une fois de plus, leurs insuffisances en matière de renseignement et leur inefficacité à prévenir de telles attaques.

Qui plus est, le climat politique actuel en Irak n’invite pas à l’optimisme, Voilà déjà deux mois que les Irakiens se sont rendus aux urnes malgré les menaces d’al-Qaïda et aucun gouvernement n’a pour l’instant été désigné. Pour l’instant, un recompte des voix a été accordé au Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki, qui conteste sa défaite devant la liste menée par Iyad Allaoui.

Reste que, malgré la dégradation de la sécurité en irak, les troupes américaines continuent leur retrait. D’ici au 31 août prochain, elles compteront 50.000 hommes. Ses effectifs s’éléveront à 91.000 à la fin du mois de mai (3.000 soldats doivent quitter le pays).

« Il a toujours été prévu qu’ils soient 91.000 fin mai, après quoi le retrait doit s’accélérer » a indiqué le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, au lendemain des attentats en Irak.

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