Naufrage du Cheonan : La piste d’une torpille se confirme

Le voile de mystère qui entoure le naufrage de la corvette sud-coréenne « Cheonan » se dissipe peu à peu. Le bâtiment avait sombré le 26 mars dernier, au large de l’île de Baengnyeong, en mer Jaune, causant la mort de 46 marins.

Récemment, les analyses effectuées sur la proue et la poupe du navire avait permis d’établir qu’une explosion d’une force de 200 kilogrammes de TNT était à l’origine du naufrage.

Mais le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Tae-Young, est allé plus loin, le 10 mai, en affirmant que des traces d’explosifs de type RDX avaient été retrouvés sur les débris. Or il se trouve que cette substance, encore appelée cyclonite (cyclotriméthylénetrinitramine) sert notamment à fabriquer des torpilles.

Cela confirme la confidence faite la semaine passée au quotidien Dong-A Ilbo par un membre de la commission d’enquête internationale mise en place pour expliquer l’incident et selon laquelle des fragments de torpilles auraient été retrouvés.

Pour le moment, les autorités sud-coréennes se gardent d’impliquer leurs homologues du nord dans le naufrage de la corvette. Cela étant, la Corée du Sud a fait savoir que les pourparlers concernant le dossier du nucléaire nord-coréen ne reprendraient pas si jamais la responsabilité du régime de Pyongyang est avérée. Quant aux Etats-Unis, qui disposent d’un contingent de 28.000 militaires dans la péninsule, ils ont fait savoir que la reprise des négociations reprendraient une fois les résultats de l’enquête connus, ce qui devrait être le cas avant la fin du mois.

Cela étant, le ministère sud-coréen de la Défense a appelé les médias à la retenue et a mis en garde contre les « conjectures sans fondement ». En effet, la perte de la corvette Cheonan, qui a soulevé une vague d’émotion dans le pays, alimente les spéculations.

Comme celles du quotidien Chosun Ilbo. Dans son édition du 22 avril dernier, ce journal a avancé la théorie d’une « torpille humaine » pour expliquer le naufrage du Cheonan.

Sur la base de renseignements non sourcés ou parfois à l’origine douteuse (le blog tenue par un poète nord-coréen dissident par exemple), le quotidien a expliqué que la Corée du Nord disposerait d’une force d’élite composée de nageurs kamikazes, placés directement sous les ordres de Kim Jong-il, le chef du régime de Pyongyang. Ces derniers utiliseraient des mini-sous-marins, à l’image du SEAL Delivery Vehicle (SDV).

« Les SDV sont très lents et il n’y a qu’une faible probabilité pour qu’ils aient été utilisés dans une attaque » a fait valoir le ministre sud-coréen de la Défense au cours d’une intervention devant les parlementaires.

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