La DGA en retard de paiements

La Direction générale de l’armement (DGA) a du mal à régler ses factures, selon le quotidien économique Les Echos. Et le montant des impayés s’élèverait à plusieurs centaines de millions d’euros, voire dépasserait le milliard quand on sait que le ministère de la Défense est le premier investisseur de l’Etat.

Seulement voilà, ces impayés pèsent gravement sur la trésorerie des entreprises qui travaillent pour le compte du ministère de la Défense. Et en ces temps où les banques se montrent plutôt frileuses pour accorder des crédits, la situation de certaines PME peut vite devenir intenable.

Le responsable de cet état de fait s’appelle Chorus. Il s’agit d’un progiciel développé par l’entreprise allemande SAP qui doit permettre, à terme, de rendre plus lisible le coût des politiques publiques et de rationaliser ainsi les comptes de l’Etat. Jusqu’à présent, chaque ministère disposait de son propre système informatisé pour tenir ses comptes. Avec Chorus, tous seront logés à la même enseigne et le même programme remplacera les 80 autres développés pour les besoins de chaque administration.

Cet outil informatique, qui doit être capable de gérer les données budgétaires de 15 ministères – pour commencer – et suivre ainsi 266 milliards d’euros de dépenses publiques à l’échelon national mais aussi local, a été mis en place depuis le début de l’année.

Mais comme tout système complexe et de grande ampleur, l’entrée en service de Chorus ne s’est pas faite sans problèmes, d’autant plus que les contraintes sont nombreuses. D’où les habituels dépassements de coût et autres retards.

Cependant, difficultés de mise en place ou pas, les entreprises en relation avec le ministrère de la Défense, et plus précisément avec la DGA, attendent d’être payées pour faire face à leurs échéances, même si Bercy est au courant de cette situation. Aussi, des mesures ont été prises pour les fournisseurs jugés les plus fragiles. Des paiements dérogatoires ont ainsi été effectués.

Cela étant, au vu du nombre d’impayés, il faudra plusieurs mois pour que la situation redevienne normal. Du moins si le rythme des règlements ne mollit pas à nouveau.

« Je préfére repousser l’échéance d’un an et tirer tous les bénéfices d’un tel outil en matière de productivité, de qualité comptable et de réduction des délais de paiement de l’Eta, plutôt que de faire les choses à la-vite, au risque de supporter des coûts bien supérieurs par la suite » avait déclaré Eric Woerth, l’ancien ministre du Budget, en janvier 2009, à propos de la mise en service de Chorus.

Et pour l’instant, c’est plutôt raté. Car des coûts supplémentaires, il y en aura avec ces retards de paiement, avec les pénalités prévues par contrat. Et au vu des sommes en question, elles pourraient s’élever à plusieurs millions d’euros.

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