Afghanistan : « L’enfert vert » de Zhari

Au cours d’un conseil de guerre de 75 minutes, tenu le 6 mai, le commandants de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), le général Stanley McChrystal, a affirmé au président Obama que la nouvelle stratégie pour l’Afghanistan, annoncée devant les cadets de West Point en décembre dernier, présentait des progrès « lents mais constants ».

La préparation de l’offensive déterminante qui doit être lancée dans la province de Kandahar l’été prochain a également été abordée. Pour le moment, il s’agit de « préparer le terrain ». Et il y a fort à faire car cette opération s’annonce compliquée et meurtrière pour les troupes de l’Otan.

Du moins, c’est ce que l’on peut déduire de la situation actuelle du district de Zhari, situé justement dans la province de Kandahar, le berceau du mouvement taleb afghan. Dans les années 1980, les militaires soviétiques l’avait surnommé « l’enfer vert », en raison de sa végétation dense et aussi peut être à cause de la détermination des combattants islamiques…

Reste que les soldats américains, qui ont pris la suite de leurs homologues canadiens dans ce secteur, ainsi que dans celui, voisin, d’Arghandab, ont repris à leur compte cette expression.

En effet, depuis décembre dernier, l’armée américaine a perdu 19 militaires dans ce district, qui est aussi celui où est né le mollah Omar, le chef des taliban afghans. Et c’est sans compter sur les 51 blessés qu’elle a eu à déplorer. Selon deux responsables de l’Otan, cette situation est à la fois « alarmante » et « inquiétante », d’autant plus que le district de Zhari – avec celui de Panjwaye – a déjà fait l’objet d’une opération majeure, appelée « Medusa » en septembre 2006.

A l’époque, cette offensive avait été qualifiée de « succès » par l’Otan. Sur les 1.200 combattants taliban, selon les estimations, 512 avaient été tués et 136 autres capturés. De leur côté, les troupes de l’Otan (essentiellement canadiennes, britanniques et américaines) perdirent 28 hommes, dont 14 dans la chute d’un avion Nimrod de la Royal Air Force.

Seulement, il est apparu qu’en dépit de leurs lourdes pertes, les taliban ont su conservé leur influence et leur pouvoir de nuisance dans le secteur. Par ailleurs, ces derniers ont été soupçonnés d’avoir bénéficié d’un soutien de la part des services secrets pakistanais.

Photo : Soldats canadiens lors de l’offensive « Medusa » en septembre 2006

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