Irak : al-Qaïda adopte une nouvelle tactique et aurait perdu deux chefs

Les autorités irakiennes ont annoncé, ce 19 avril, la mort de deux importants chefs d’al-Qaïda dans le pays, à savoir Abou Ayyoub al-Masri et Abou Omar al-Bagdadi, lors d’une opération conjointe avec les forces américaines, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Tikrit, l’ancien fief de Saddam Hussein.

« L’attaque a été menée par des élements des forces terrestres, qui ont cerné la maison (ndlr: où se cachaient les deux responsables), et également en ayant recours aux missiles » a indiqué Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien.

Seulement voilà, jusqu’à présent, pour l’armée américaine, Abou Omar al-Bagdadi n’avait pas d’existence : il ne s’agissait que d’un être virtuel créé à des fins de propagande. Et par le passé, sa mort ou son arrestation ont été plusieurs fois annoncées par Bagdad. L’an passé encore, les autorités irakiennes avaient fait état de sa capture…

Mais cette fois semblerait la bonne. Du moins en théorie. En effet, des tests ADN effectués par les militaires américains sur les dépouilles des deux responsables d’al-Qaïda ne laisseraient aucun doute quant à leur identité et leur mort a même fait l’objet d’un article sur le site du Pentagone.

Cela étant, cette annonce de la mort d’al-Masri et d’al-Bagdadi vient à point nommé pour le gouvernement de Nouri al-Maliki, critiqué pour sa politique sécuritaire en raison des récents attentats qui ont endeuillé le pays (400 tués depuis l’été 2009 dans des attaques terroristes, ndlr). De plus, cela lui permet de marquer des points dans le contexte politique actuel en Irak, marqué par l’incertitude quant aux résultats définitifs des dernières élections législatives.

Par ailleurs, les forces de sécurité irakiennes ont dévoilé une nouvelle tactique utilisée par al-Qaïda. En effet, les militants de l’organisation terroriste louent des appartements à Bagdad pour y déposer des explosifs qu’ils mettent ensuite à feu, faisant ainsi exploser des immeubles afin de faire le maximum de victimes. Ce mode opératoire a été appelé « HBIED » (maison piégée par des engins explosifs) par l’armée américaine.

Plusieurs attentats ont récemment été commis en employant cette méthode, qui permet de déjouer les contrôles de sécurité. « Nos forces se concentrent sur les appartmeents et édifices récemment loués » a indiqué Qassem Atta, le porte-parole du commandement irakien à Bagdad, dont les propos ont été rapportés par l’Agence France Presse. « Ils modifient périodiquement leurs méthodes car nous réussissons à déjouer la majorité de leurs plans. Je crois qu’ils cherchent une nouvelle tactique d’attaque, peut-être pour s’en prendre à des ponts ou des églises » a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, l’augmentation de la violence à Bagdad ne devrait rien changer au calendrier de retrait des forces américaines. Leur chef dans le pays, le général Ray Odierno, a une nouvelle fois confirmé que 45.000 soldats auront quitté l’Irak d’ici le 1er septembre prochain.

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