Le nouveau siège éjectable de l’Alphajet a sauvé la vie du pilote de la Patrouille de France
Le capitaine Sylvain Courtot en sera quitte pour une belle frayeur. C’est ce pilote, âgé de 38 ans avec 3.000 heures de vol au compteur, qui a été contraint de s’éjecter de son appareil à une vingtaine de mètres du sol, le 13 avril dernier.
Second solo de la Patrouille de France, il était en train d’effectuer un tonneau barriqué à basse vitesse, avec le train d’atterrissage sorti au-dessus de l’aérodrome civil de Plan-de-Dieu (Vaucluse) au moment de l’incident. Cette nouvelle figure aurait dû faire partie du prochain programme de l’équipe de présentation de l’armée de l’Air.
Selon le général Jean-Paul Palomeros, le chef d’état-major de l’armée de l’Air, et sous réserves des conclusions de l’enquête en cours, le capitaine Courtot doit la vie au nouveau siège éjectable Martin Baker Mk.10 « zero zero » qui, désormais, équipe progressivement les Alphajet, en remplacement des modèles Martin-Baker MK 4.
En effet, cet équipement permet une éjection à altitude et à vitesse nulles, ce qui permet à un pilote de s’extraire de son avion en cas de défaillance à l’atterrissage ou au décollage, qui sont les deux phases critiques d’un vol. Grâce à des moteurs-fusées placés sous le baquet, le siège est propulsé à une hauteur de 65 mètres, ce qui permet l’ouverture du parachute principal. L’aviateur en difficulté doit cependant subir une accélération de 16 G.
Le capitaine Courtot souffre d’une fracture au poignet et de quelques côtes cassées. Sa participation à la prochaine saison de la Patrouille de France pourrait donc être compromise. Dans ce cas, il reviendrait alors au capitaine Ludovic Bourgeon, le pilote de réserve de la PAF (Athos 9) de le remplacer au pied levé.
Enfin, les sièges éjectables de la société britannique Martin Baker ont sauvé la vie de plus de 650 pilotes. Ces derniers sont réunis au sein de l’Ejection Tie Club et reçoivent de la part de la firme une cravate et un diplôme.
