Guerre « imminente » au Proche-Orient selon le roi Abdallah II de Jordanie

Une nouvelle fois, la tension monte d’un cran au Proche-Orient. En effet, le président israélien, Shimon Peres, a accusé la Syrie, le 13 avril, de fournir des missiles Scud au Hezbollah, la milice chiite libanaise, ce qui permettrait à cette dernière de frapper n’importe quelle cible sur l’ensemble du territoire d’Israël.

« La Syrie affirme qu’elle veut la paix alors qu’elle fournit au même moment des Scud au Hezbollah, dont la seule raison d’être est de menace l’Etat d’Israël » a-t-il ainsi déclaré sur les ondes de la radio publique israélienne. « La Syrie pense qu’elle n’a rien à faire d’autre que de laisser le monde la courtiser tout en pratiquant un double langage qui consiste à dire une chose et à faire son contraire, tout cela ne marchera pas » a-t-il ajouté.

Selon les services de renseignement israéliens, le Hezbollah disposerait déjà d’un arseal de 40.000 roquettes dont la plupart auraient une portée suffisante pour toucher Tel-Aviv. Cet armement proviendrait d’Iran, via la Syrie, ces deux pays étant des soutiens de la milice libanaise. Lors du conflit de 2006 qui l’a opposé à Tsahal, l’organisation dirigée par Hassan Nasrallah avait tiré pas moins de 4.000 roquettes sur le nord d’Israël.

Pour dissuader toute attaque du Hezbollah non seulement contre son territoire mais aussi contre ses intérêts dans le monde, l’Etat hébreu a d’ores et déjà averti qu’il ciblerait des objectifs dans l’ensemble du Liban.

Cet éventuel transfert suscite l’inquiétude des Etats-Unis car il ferait peser « un risque important sur le Liban » pour reprendre les termes de la diplomatie américaine. « Nous sommes évidemment de plus en plus inquiets au sujet des armements sophistiqués qui seraient transférés. Nous avons exprimé nos inquiétudes à ces gouvernements et estimons qu’il faut prendre des mesures pour réduire les risques et les dangers » a déclaré Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche.

La France, qui dispose d’un contingent de 1.450 militaires au Liban dans le cadre de la FINUL, a jugé, ce 15 avril, cette affaire « préoccupante » et en a appelé, par la voie diplomatique, au « plein respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité dans toutes ses composantes », laquelle « prévoit un embargio sur les armes à destination du Liban qui ne seraient pas autorisées par le gouvernement libanais ou la Finul ».

Cela étant, Damas a démenti tout transfert de missiles Scud vers le Hezbollah. « La Syrie dément avec force ces allégations à travers lesquelles Israël vise à faire davantage monter la pression dans la région » a indiqué un communiqué du ministère syrien des Affaires étrangères. « Israël vise également à créer un climat qui prépare le terrain à une éventuelle attaque afin de se dérober aux exigences d’une paix juste et globale » ajoute le texte.

Cependant, un responsable américain a confirmé que la Syrie envisageait bel et bien de fournir des Scud au Hezbollah mais n’a pas été mesure de préciser si le transfert avait été réalisé. « Nous sommes inquiets que cela soit envisagé, mais il est difficile de savoir si les missiles ont déjà été envoyés ou non ».

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion avec des parlementaires américains le roi Abdallah II de Jordanie a évoqué une « guerre imminente » entre Israël et le Hezbollah. Un des scénarios éventuels serait que les forces israéliennes frappent les dépôts de Scud avant que la milice libanaise ne puisse s’en servir.

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