Désarmement : Pour Sarkozy, la France ne peut pas faire plus

En marge du somment de Washington concernant la sécurité nucléaire et une semaine après la signature du traité START de désarmement entre la Russie et les Etats-Unis ainsi que la publication de la doctrine stratégique américaine, le président Sarkozy a réaffirmé, sur la chaîne de télévision CBS, que la France n’abandonnerait pas sa force de frappe.

« Je n’abandonnerai pas cette arme nucléaire, garante de la sécurité de mon pays, de façon unilatérale dans un monde aussi dangereux qu’il l’est aujourd’hui » a-t-il ainsi déclaré.

« Je ne pourrais un jour, renoncer à cette arme que dans la mesure où je serais certain que le monde soit stabilisé et en sécurité » a-t-il encore précisé, tout en ajoutant qu’étant donné que les Etats-Unis et la France sont des démocraties, il n’est pas question d’utiliser « ces armes pour attaquer qui que ce soit ».

Quant au voeu formulé par le président américain à Prague l’an passé consistant à imaginer une planète débarrassée de ses armes nucléaires, Nicolas Sarkozy a estimé que « tout le monde rêve avec lui de ce monde-là » mais que ce n’est qu’un « monde virtuel ».

Pour Barack Obama, le désarmement nucléaire doit permettre d’éviter la prolifération. Ce que Paris conteste, non sans fondement. Mais un monde dénucléarisé aurait un avantage pour les Etats-Unis : leur supériorité en matière d’armements conventionnels est telle qu’aucun pays au monde ne peut la contester en l’état actuel des choses.

D’une certaine manière, l’arme nucléaire permet de trouver un point d’équilibre. D’où les protestations de la Russie à l’encontre du projet de bouclier antimissile américain, susceptible d’annihiler sa propre force de frappe.

Par ailleurs, le président Sarkozy a rappelé les efforts faits par la France au cours de ces dernières années au sujet du désarmement. Ainsi, Paris a « renoncé au essais nucléaires », « ratifié le traité d’interdiction des essais nucléaires » et « réduit du tiers le nombres » de ses armes stratégiques à 300, notamment grâce à la dissolution d’un escadron de la composante aéroportée de sa force de frappe.

Pour le locataire de l’Elysée, il n’est donc plus possible d’aller encore plus loin, « sans remettre en cause la sécurité » de la France.

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