Le numéro un de l’industrie de l’armement est… européen

D’après l’Institut international de recherche pour la paix (Sipri), basé à Stockholm, le premier fournisseur mondial d’armements n’est pas américain, comme l’on pourrait le croire, mais européen. En effet, c’est le groupe britannique BAE Systems qui occupe la première place du classement établi par le think tank suèdois, qui fait référence en la matière.

Selon les chiffres de l’année 2008, le chiffre d’affaires de BAE Systems s’élève à 32,4 milliards de dollars, tandis que celui du second, le groupe américain Lockheed-Martin atteint 29,4 milliards. Le podium est complété par Boeing, qui a réalisé 29,2 milliards de dollars de recettes sur la même période.

La première place de BAE Systems s’explique surtout par sa présence sur le marché américain. Le groupe britannique a su profiter des opportunités offertes aux Etats-Unis, qui présentent le budget militaire le plus important du monde, en proposant notamment des véhicules de type MRAP (Mine Resistant Ambush Protected), dans le cadre d’un programme phare du Pentagone visant à réduire l’exposition de ses soldats aux engins explosifs improvisés (IED) en Irak et en Afghanistan.

Trois autres firmes américaines complètent ce classement : Northrop-Grumman, qui aurait eu en effet beaucoup à perdre en cas de contestation de l’appel d’offres portant sur les ravitailleurs de l’US Air Force, General Dynamics, qui vient de remporter le contrat des véhicules blindés de reconnaissance du programme britannique FRES avec l’ASCOD 2 SV et Raytheon.

Un autre groupe américain fait son entrée dans ce top 100 : Navistar Defense. Ses ventes au Pentagone ont progressé de 960% de 2007 à 2008, pour un chiffre d’affaires de 3,9 milliards de dollars. Cette société propose des véhicules blindés de type MRAP, d’où sa progression.

Du côté des autres industriels européens, EADS arrive en septième position, suivi immédiatement par l’Italien Finmeccanica. Le groupe français d’électronique de défense Thales occupe la dixième place.

Pourtant second fournisseur mondial d’armes, une seule entreprise russe figure dans les 20 premiers du classement du Sipri. Il s’agit du groupe Almaz-Antei, le spécialiste des systèmes de défense sol-air, qui a triplé son chiffre d’affaires par rapport à 2003, avec 4,3 milliards de ventes.

Le Sipri donne par ailleurs quelques éléments de comparaison : les recettes des 100 plus importants groupes d’armement sont trois fois plus importantes que l’aide au développement consentie par les pays de l’OCDE, avec 385 milliards contre 120 milliards de dollars.

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