Après le double attentat de Moscou, la piste caucasienne est privilégiée

Le 29 mars au matin, deux attentats ont visé le métro de Moscou, l’un des plus fréquentés du monde, avec 7 millions de voyageurs quotidiens. La première attaque a eu lieu à 7h50, à la station « Loubianka », à deux pas du siège du FSB, c’est à dire l’ex-KGB. La seconde a été commise 50 minutes plus tard, à la station Park Kultury, non loin du Kremlin.

Selon le procureur de Moscou, ces deux attentats, dont le bilan est de 39 tués, ont été perpétrés par deux femmes kamikazes. Si le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, n’a pas écarté une possible implication étrangère dans ces attaques, la piste caucasienne est cependant privilégiée par le FSB.

En effet, leur mode opératoire est similaire à celui employé lors de précédents attentats commis par le passé, dont ceux qui avaient déjà frappé le métro moscovite en février 2004 (40 tués) et en août de la même année (10 tués), les deux ayant été le fait de femmes kamikazes, également appelées les « veuves noires ».

L’an passé, la Russie avait annoncé la fin des opérations militaires en Tchétchénie. Seulement, le conflit s’est, depuis, étendu aux autres Républiques nord-caucasiennes voisines. Les violences n’ont jamais cessé, que ce soit au Daguestan, en Kabardino-Balkarie ou encore en Ingouchie.

Les rebelles qui entretiennent ces foyers d’agitation ne se battent pas pour l’indépendance d’un territoire mais au nom de la « guerre sainte ». Leur chef est Doku Umarov, alias Abou Osman, qui se veut être « l’émir » du Caucase du Nord.

Selon le FSB, les deux attentats de Moscou seraient une réponse à l’élimination récente de deux dirigeants du mouvement islamiste, à savoir Saïd Bouriatski (le 2 mars) et Anzor Astemirov (le 24 mars, le premier étant suspecté d’avoir organisé l’attaque contre le Nevski Espress, en novembre 2009, laquelle avait été revendiquée par le groupe d’Umarov.

Seulement, l’hypothèse des services secrets russes ne semble pas crédible étant donné que que le double attentat contre le métro moscovite n’a vraisemblablement été décidé au dernier moment. En fait, Doku Umarov avait menacé, en février dernier, de s’en prendre aux intérêts russes au-delà du Caucase.

« Le sang coulera, et pas seulement dans nos villes. La guerre va frapper aussi leurs villes » avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par Internet. « Si les Russes pensent que la guerre, c’est seulement à la télévision, là-bas, au loin, dans le Caucase, et que cela ne peut pas les atteindre, inch’allah, nous alloins leur montrer que la guerre va revenir chez eux » avait-il ajouté.

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