Le surprenant naufrage d’une corvette sud-coréenne

Qu’est-il exactement arrivé à la corvette Cheonan, de la marine sud-coréenne (ROKN)? Le 26 mars, le bâtiment de 1.200 tonnes croise au large de l’île de Baengnyeong, en mer Jaune, dans une zone justement revendiquée par Pyongyang depuis l’armistice de 1953 qui avait mis un terme aux hostilités dans la péninsule.

Ce que l’on sait, c’est qu’une explosion à bord a coupé la corvette en deux, provoquant ainsi sa perte. Sur les 104 membres de l’équipage, 58 ont pu être sauvés lors des opérations de secours. Reste donc 46 marins portés disparus. D’après les recherches effectués après le naufrage, la proue et la poupe du navire reposeraient à 230 mètres l’une de l’autre, à 40 mètres de profondeur.

Immédiatement après la nouvelle de l’incident, l’armée sud-coréenne a été placée en état d’alerte. Etant donné que la région où s’est produit le naufrage avait déjà été le théâtre de confrontations entre les deux Corées et que, récemment encore, l’artillerie nord-coréenne s’était exercée près de la frontière maritime dont le tracé est contesté par Pyongyang, l’hypothèse d’une attaque de la corvette a tout de suite été avancée.

Seulement, une implication nord-coréenne dans le drame a été vite écartée, même si un autre bâtiment de la ROKN a fait usage de ces armes dans la zone du naufrage après avoir repéré des signaux suspects. En fait, il ne s’agissait que d’un vol d’oiseaux. Une telle méprise peut sembler toutefois surprenante…

« Nous n’avons détecté aucun mouvement inhabituel de leurs forces » a fait valoir, pour sa part, l’armée américaine, qui dispose de plus de 28.000 hommes en Corée du Sud. Prompt à montrer ses muscles après chaque accrochage en mer Jaune contre son voisin, Pyongyang a de plus gardé le silence sur l’événement.

Aussi, deux conjectures peuvent être retenues pour expliquer la perte de la corvette Cheonan. Ce bâtiment, de la classe Pohang, armé de missiles AGM-84 Harpoon, de six torpilles ainsi que de mines anti-sous-marines Mark-9, pourrait avoir été victime de l’explosion d’une de ses munitions à bord.

Autre piste avancée, et qui semble pour le moment la plus probable, une mine datant de la guerre de Corée. Près de 3.000 engins d’origine soviétique ont été disséminés en mer Jaune par le Nord, à l’époque du conflit (1950-53).

Pourtant, une campagne de recherche de ces mines, lancée par la Corée du Sud en 2008, s’était révélée infructueuse. « Il semble impossible qu’elles aient toutes extraites » a cependant estimé le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Tae-youg, devant le Parlement.

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