L’insurrection afghane se fissure

Il serait erroné de penser que les insurgés afghans sont tous des taliban. En fait, l’on distingue trois courants majeurs : ceux qui obéissent à la Choura de Quetta, c’est à dire au mouvement taleb originel dirigé par le mollah Omar et qui a vu la capture d’un certain nombre de ses dirigeants par les services pakistanais, le réseau Haqqani, très actif dans l’est-afghan et qui dispose d’une certaine autonomie, et le parti islamiste Hezb-e-Islami du seigneur de guerre Gubbuldin Hekmatyar, un allié d’al-Qaïda. C’est d’ailleurs ce dernier qui avait revendiqué l’embuscade de la vallée d’Uzbeen, en août 2008, où 10 militaires français avaient péri.

Et, à l’image de ce qu’il s’est passé au Pakistan le mois dernier, où des responsables du mouvement radical Lashkar-e-Islam ont été visé par des attentats commis vraisemblement par les taliban pakistanais, l’entente entre ces différents groupes islamistes afghans ne va pas forcément de soi.

Ainsi, des combats opposent des taliban et des combattants du Hezb-e-Islami dans le nord de l’Afghanistan, depuis le 6 mars au matin. Ces affrontements auraient fait, selon le chef de la police de la province de Baghlan, au moins 80 victimes, dont des civils.

« Selon nos renseignements, 60 personnes, 40 combattants du Hezb-e-Islami et 20 taliban ont été tués. Nos informations indiquent que 19 civils ont été tués » a ainsi déclaré Mohammad Kabir Andarabi. Le ministère afghan de l’Intérieur a confirmé l’existence de ces combats mais n’a livré, pour le moment, aucun bilan détaillé.

Par ailleurs, le porte-parole de la police de cette province, où l’influence du mouvement de Gubbuldin Hekmatyar est forte, a déclaré que 11 commandants du Hezb-e-Islami, ainsi que 68 combattants, ont déposé les armes et se sont rendus aux forces de l’ordre afghanes.

Selon toute vraisemblance, l’origine de ces affrontements viendrait du fait que les taliban auraient refusé de libérer des militants du Hezb-e-Islami qu’ils auraient fait prisonniers.

Cela étant, l’armée nationale afghane, pourtant déployée dans le secteur, se garde bien pour l’instant d’intervenir pour mettre un terme à ces combats qui, au final, servent ses intérêts.

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