Thales tombe dans le rouge

560 millions d’euros de bénéfices en 2008. 202 millions de pertes un an plus tard. Pour la première fois depuis 2001, année de son acquisition du groupe britannique Racal, Thales, le spécialiste français de l’électronique de défense, subit une passe difficile. Ses résultats « ont été fortement affectés par d’importantes difficultés sur plusieurs contrats et par la crise du secteur aérien » a expliqué Luc Vigneron, son nouveau PDG arrivé de Nexter en mai 2009, après l’entrée le rachat des parts détenues au capital de la firme d’Alcatel par Dassault.

Et comme une mauvaise nouvelle ne vient rarement seule, Thales s’attend à une « baisse significative des commandes en 2010 », selon Patrice Durand, son directeur financier, lors d’une conférence de presse. « Le grand enjeu va être l’export » a-t-il poursuivi, notamment avec la vente du Rafale à l’étranger étant que la part du groupe dans l’avion de Dassault Aviation est de 20 à 25%. « La grande inconnue va être le rédémarrage de l’aéronautique civile » a aussi ajouté Luc Vigneron. Cela étant, les mauvais chiffres de Thales ne sont pas une surprise étant donné qu’un avertissement sur ses résultats avait été lancé en novembre dernier.

Par ailleurs, sous la pression de ses principaux actionnaires, le groupe doit appliquer un plan stratégique, dévoilé en décembre dernier, visant à simplifier ses structures, à dégager des gains de productivité de 1,3 milliards d’euros sur cinq ans et à améliorer sa marge opérationnelle pour la porter au même niveau que celle de ses concurrents.

En plus de ce plan qualifié de « rigueur » par certains et qui provoque des inquiétudes au sein du personnel de Thales, près du tiers d’entre eux (sur 33.000) ont signé une pétition pour obtenir une augmentation de leur rémunération mensuelle supérieure à celle de 1% qui leur a été proposée par la direction, laquelle a promis d’évoquer à nouveau cette question à la délégation réunissant les syndicats CGT, CFDT, FO et CGC, qui revendiquent une revalorisation allant de 22 à 25 euros pour les bas salaires selon les sites du groupe.

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