Le pétrole suscite de nouvelles tensions au sujet des Malouines

En 1982, la junte alors au pouvoir à Buenos Aires décide de faire main-basse sur l’archipel des Malouines, alors que ce dernier, également appelé Falklands, est placé sous la souverenaité britannique. La réaction de Londres, et surtout du Premier ministre de l’époque, Margaret Thatcher, ne se fera pas attendre et ce territoire appartenant au Royaume-Uni est finalement reconquis par l’armée de sa Gracieuse Majesté après 74 jours de combats et 902 tués. Cette aventure sera fatale à la dictature argentine et permettra à la Dame de Fer d’obtenir un troisième mandat.

Depuis, l’Argentine a dû se plier à cet état de fait, même si Buenos Aires n’a jamais complétement renoncer à exercer son autorité sur l’archipel. Seulement voilà, des gisements de pétrole ont été découverts au large des Falklands. Une première tentative d’exploitation de cet or noir a été entreprise en 1998, avant d’être finalement rapidement abandonnée en raison d’un manque de rentabilité. Mais les choses ont changé, à commencer par le prix du baril de brut qui rend ces ressources en pétrole de nouveau intéressantes, d’autant plus que les réserves ont été évaluées à plus de 60 milliards de barils.

Du coup, le Royaume-Uni a décidé de relancer l’exploitation pétrolière autour de l’archipel. Seulement voilà : cette décision a ravivé l’intérêt de l’Argentine pour les Malouines, ses 3.000 habitants et de ses moutons. Alors, un second conflit opposant les deux pays est-il à nouveau possible? L’on pourrait le penser, étant donné que l’on retrouve les situations qui prévalaient en 1982 dans les deux capitales : d’une part, le Premier ministre britannique Gordon Brown est donné perdant pour les prochaines élections législatives – comme Margaret Thatcher en son temps – et le gouvernement argentin est en difficulté, tant sur le plan politique qu’économique, comme l’était la junte au pouvoir il y a 18 ans.

Qui plus est, une rumeur relayée par le tabloïd londonien The Sun et selon laquelle Londres envisageait de renforcer son dispositif militaire dans l’archipel, a mis un peu d’huile sur le feu. Démentie par le ministère britannique de la Défense, cette fausse information a cependant conduit Gordon Brown a faire une déclaration quelque peu maladroite. « Nous avons fait tous les préparatifs nécessaires pour s’assurer que les habitants des Falklands sont bien protégés » a-t-il déclaré, tout en réaffirmant que la Grande-Bretagne est « parfaitement dans son droit » en lançant son exploitation pétrolière au large de ces îlots.

« La réponse de Brown veut dire : ‘il n’y a pas besoin que le Royaume-Uni envoie des troupes parce que nous avons largement assez d’hommes pour défendre les îles en cas d’une éventuelle attaque militaire’. C’est pour le moins imprudent de parler de ça dans le cadre d’une négociation » a estimé Jorge Arguello, l’ambassadeur de l’Argentine auprès des Nations unies, selon qui, para ailleurs, « ce n’est pas la première fous que le pouvoir ou l’opposition britannique agite le spectre d’une guerre ».

Seulement, et du moins l’instant, la perspective d’un conflit entre l’Argentine et le Royaume-Uni n’est pas envisagée. D’ailleurs, Buenos Aires a clairement écarté cette option par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, Victorio Taccetti, alors interrogé sur la radio Milenium. Les habitants des Malouines « ne doivent pas être inquiets à ce sujet, mais ils doivent savoir clairement que l’Argentine ne va pas abandonner cette révendication légitime » qu’est sa souveraineté sur l’archipel.

Pas de nouvelle guerre peut-être mais quelques mesures pour ennuyer Londres, sûrement. Ainsi, le gouvernement argentin a déjà fait savoir, le 17 février, qu’il prendrait « des mesures adéquates » pour empêcher l’exploitation pétrolière au large des Falklands par les Britanniques.

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