Un accord sur le financement de l’A400M est sur le point d’être trouvé

Les négociations portant sur le financement des surcoûts, évalués finalement à 5,2 milliards d’euros et liés aux difficultés techniques et aux retards relatifs au développement de l’avion de transport militaire A400M sont sur le point d’aboutir.

Du côté d’EADS, dont la filiale Airbus Military a la charge du programme, il n’était pas question de supporter seul le poids de cette charge supplémentaire. Les dirigeants du groupe européen d’aéronautique et de défense avaient fait valoir la nécessité de garder des marges de manoeuvres pour financer d’autres projet, dont l’A380 et l’A350, et avaient mis la pression en envisageant publiquement l’abandon de l’A400M.

Du côté des pays clients, dont les exigences ne sont pas étrangères aux retard de l’avion cargo européen, il n’était pas question de financer l’intégralité de ces surcoûts, d’autant plus qu’ils avaient accepté un moratoire en avril 2009, date à laquelle le construteur aurait pu avoir des pénalités à payer ainsi que des annulations de commandes, afin de permettre de renégocier les termes du contrat signé en 2003 et selon lequel 180 appareils devaient être livrés pour 20 milliards d’euros.

Seulement, que ce soit les clients ou EADS, aucune des deux parties n’avaient intérêt à un abandon de l’A400M. Aussi, chacun a assoupli sa position pour trouver un consensus acceptable.

Ainsi, les pays clients ont proposé au groupe européen de payer 2 milliards d’euros supplémentaires par rapport au prix de vente initial de l’A400M et d’avancer 1,5 milliard d’euros sous forme d’avance remboursables, gagées sur les ventes de l’appareil à l’exportation. Le deuxième aspect de cette proposition est un pari sur son probable succès à l’étranger, où entre 400 et 600 avions pourraient trouver preneur. C’est le maximum qui a été consenti notamment par l’Allemagne, l’Espagne et la France. Il ne sera donc pas question d’aller plus loin et la balle est désormais dans le camp d’EADS, qui devra trouver les 1,7 milliards d’euros manquants.

Du côté du groupe, on estime que ces propositions constituent « une étape importante vers un point de convergence » mais que ceci « ne représente pas encore un projet d’accord. EADS souhaite obtenir une clarification d’un certain nombre de points et des questions restent sujettes à des discussions ultérieures ».

Quoi qu’il en soit, et même s’il reste quelques points de détails à régler au sujet de la nature exacte de cette avance remboursable, ainsi que des problèmes juridiques qu’elle soulève, notamment en Allemagne, un accord formel sur le financement de l’A400M pourrait être prochainement annoncé lors de la prochaine réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne les 24 et 25 février prochain.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]