Afghanistan : Des marsouins du 21e RIMa engagés dans l’opération Mushtarak

Il s’agit de la plus importante opération militaire depuis la prise du pouvoir par le président Karzaï à Kaboul. Signe de la nouvelle stratégie afghane dévoilée en décembre et qui met l’accent sur « l’afghanisation » du conflit, c’est ce dernier qui a donné le coup d’envoi de cette offensive, baptisée Mushtarak (Ensemble en dari), alors qu’il se plaignait jusqu’alors d’être trop souvent tenu à l’écart des grandes décisions prises par l’Otan.

Ainsi, dans la nuit du 12 au 13 février, près de 15.000 soldats des forces afghanes et internationales ont pris position dans le secteur de Marjah, situé dans la province de Helmand, au sud de l’Afghanistan. Cette localité est à la fois un bastion taleb et important centre de production d’opium, dont le trafic permet de financer l’insurrection.

Contrairement aux opérations précédentes qui avaient été planifiées dans la région l’an passé (Griffe de Panthère et Poignard), cette offensive avait été annoncée préalablement, afin de permettre aux habitants de fuir les zones de combat en se réfugiant à Lashkar Gah, le chef-lieu de la province, afin d’éviter les dommages collatéraux, et de susciter des défections dans les rangs taliban. Par ailleurs, le but affiché est de rétablir l’autorité du gouvernement afghan sur ce secteur.

Des unités britanniques, danoises et aghanes se sont concentrées sur le district de Nad Ali, pendant qu’une force conjoint afghano-américaine se focalise plus sur Marjah. Pour l’instant, selon l’état-major de l’Otan, qui a fait état d’une « résistance minime », « l’objectif principal a été atteint ». Ce qui signifie que les grands centres de population et les bâtiments importants – voire stratégique – comme les postes de police, sont sous contrôle.

Cela étant, et de sources militaires, le nombre de combattants taliban présents dans les environs de Marjah est estimé entre 400 et 1.000. Ces derniers ont annoncé qu’ils résisteraient à cette offensive en utilisant leurs armes favorites, à savoir les bombes artisanales (IED) et en menant des actions « coup de poing » (Hit and Run, frapper et s’enfuir).

Mais il est probable qu’ils fassent la même chose que pour les opérations précédentes : combattre le moins possible et se réfugier dans des secteurs montagneux, à partir desquels ils pourront continuer leur guérilla. A moins qu’ils ne profitent de la particularité du terrain, propice aux combats de tranchées, en raison de ses nombreux dénivelés et canaux, construits par l’aide américaine au développement pour l’irrigation.

D’après un bilan fourni par l’état-major afghan, au moins 20 taliban auraient été tués et 11 autres auraient été faits prsionniers. Du côté des forces alliées, cinq soldats ont perdu la vie, dont 3 américains et 1 britannique.

Enfin, plusieurs dizaines de militaires français (environ 70) prennent part à cette offensive, et plus précisément dans le district de Nad Ali. Selon l’Etat-major des armées, ils « agissent de concert avec une équipe britannique ».Ils appartiennent au 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus et sont chargés de former les militaires afghans du Kandak 31 dans le cadre du dispositif OMLT (Operational Mentoring Liaison Team).

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