Google demande de l’aide à la NSA

Récemment, la société de services Internet Google a menacé de quitter le marché chinois après avoir rendu Pékin responsable d’attaques informatiques contre ses systèmes informatiques. Mais plus grave encore, les intrusions constatées depuis décembre dernier auraient spécialement visé les codes sources utilisés par Google pour ses applications. Cela étant, la start-up n’aurait pas été la seule à être prise pour cible : une trentaine d’entreprises appartenant à des secteurs stratégiques tels que la défense, l’énergie, les médias et les nouvelles technologies feraient également partie des victimes.

Aussi, et selon le Washington Post, Google aurait fait appel à la National Security Agency (NSA) pour l’aider à comprendre et à résister à ces types d’attaques informatiques. En fait, l’agence de renseignement serait chargée d’évaluer ses vulnérabilités et d’estimer les capacités réelles des pirates informatiques afin de voir si elle est en mesure de les contrer.

La réputation de la NSA n’est plus à faire : spécialisée dans la surveillance des réseaux de télécommunications, l’agence avait été pointée du doigt lors de la publication du rapport publié par des députés européens au sujet du système d’espionnage Echelon. Et, étant donné que les services de Google sont les plus utilisés (moteur de recherche, comptes Gmail, etc…), la possibilité que les deux entités puissent échanger des informations n’est pas spécialement du goût de ceux qui s’inquiètent de la défense de la vie privée et craignent l’avènement de Big Brother.

Cependant, l’accord entre Google et la NSA est clair : les données personnelles des utilisateurs des services de la société californienne ne seront pas communiquées. Les échanges d’informations ne porteront que sur des aspects techniques.

Reste que cette association pose, une fois de plus, le problème de l’équilibre entre les impératifs de sécurité nationale et la protection de la vie privée. Cet accord risque par ailleurs d’être suivi par d’autres, si l’on prend en considération les déclarations de Dennis C. Blair, le directeur du renseignement américain. « Nous ne pouvons pas protéger le cyberespace sans un effort coordonné et en coopération impliquant à la fois le secteur privé américain et nos partenaires internationaux » a-t-il en effet déclaré le 2 février dernier, devant une commission sénatoriale.

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