Afghanistan : La France enverra 70 à 80 militaires de plus

Afin de former les forces de sécurité afghane, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a demandé à ses partenaires de l’Otan, réunis à Istanbul les 4 et 5 février, d’envoyer 4.000 instructeurs supplémentaires en Afghanistan.

« Je demande à ce que 2010 soit l’année des efforts maximum » a déclaré Ivi Daalder, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Otan. « C’est une année pendant laquelle nous faire tout ce quie nous pourrons pour qu’ensuite ce soit moins chargé (…). L’idée clef, c’est que plus nous accomplirons de choses en 2010, plus nous pourrons assurer la transition en 2011 et au-delà » a-t-il expliqué.

Selon les objectifs arrêtés lors de la conférence internationale de Londres sur l’Afghanistan du 28 janvier dernier, l’objectif est de porter, d’ici à octobre 2011, les effectifs de l’Armée natinonale afghane (ANA) à 171.000 hommes, contre 134.000 actuellement.

Alors que la France a été pressée par les Etats-Unis de renforcer son contingent dans le cadre de la nouvelle stratégie afghane de l’Otan, détaillée devant les cadets de West Point par le président Obama le 1er décembre dernier et en vertu de laquelle l’armée américaine et certains pays membres de l’Alliance atlantique vont déployer respectivement 30.000 et 10.000 soldats de plus, le président Sarkozy a récemment rappelé qu’il n’était pas question d’envoyer de nouvelles troupes combattantes en Afghanistan, sans écarter, cependant, l’idée d’une contribution supplémentaire au niveau de l’encadrement et de l’instruction des recrues de l’ANA.

Finalement, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a levé le voile sur les intentions de Paris. « J’ai indiqué que, compte tenu des besoins considérables en matière de formation, la France mettrait des moyens supplémentaires pour la montée en puissance de la nouvelle école de blindés et de cavalerie à laquelle nous coopérons avec les Allemands, comme pour le centre logistique » en Afghanistan a-t-il ainsi affirmé à l’issue d’une réunion avec ses collègues de l’Otan.

« Nous enverrons aussi une équipe supplémentaire d’instructeurs dans la zone de responsabilité française (ndlr: celle de la Task Force La Fayette) pour encadrer le dernier bataillon afghan » qui, actuellement, ne bénéficie pas de cadres militaires français. Au total, cela fera « moins d’une centaine d’instructeurs, 70 à 80 selon nos premières estimations, qui seront envoyés dans les mois qui viennent, pour le printemps » a précisé le ministre.

Le fait de dire que ces militaires en charge de la formation dans le cadre des OMLT (Operational Mentoring Laison Team) n’appartiennent pas à des « troupes combattantes » revient à jouer sur les mots. Bien évidemment, en raison de leur proximité avec les unités afghanes qui sont souvent au contact avec les insurgés, ces hommes sont tout aussi exposés, si ce n’est plus, que leurs camarades de la TF La Fayette. Depuis le début de cette année, trois d’entre-eux l’ont d’ailleurs payé de leur vie.

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