Systèmes antimissiles américains dans le Golfe persique

La perspective d’un Iran – chiite – doté de l’arme nucléaire inquiète au plus haut point les dirigeants arabes du Golfe persique. La principale crainte est de voir Téhéran bénéficier, à terme, d’un avantage militaire conséquent lui permettant ensuite de déstabiliser ses voisins en encourageant le soulèvement des minorités chiites présentes dans ces pays à majorité sunnite et qui sont, pour beaucoup d’entre elles, discriminées, comme c’est le cas en Arabie Saoudite, le royaume du Wahhabisme.

Par ailleurs, la possession d’armes de destruction massive par l’Iran aurait conduirait immanquablement vers une course aux armements et à la prolifération nucléaire dans la région. Ce qui n’est pas acceptable pour l’administration américaine. Ainsi, pour contrer la menace iranienne potentielle, les Etats-Unis ont proposé leur protection à leurs alliés dans le Golfe persique. C’est dans cet esprit que la France a, par exemple, conclu des accords de défense avec les Emirats arabes unis, où elle a inauguré, en 2009, une base militaire interarmées.

Pour rassurer les monarchies arabes et dissuader Téhéran de mener des actions belliqueuses, les Etats-Unis sont actuellement en train de déployer des systèmes antimissiles dans la région. Des navires AEGIS croisent désormais au large des côtes iraniennes et huit batteries de missiles intercepteurs Patriot ont été installées au Qatar, aux Emirats arabes unis, à Bhareïn et au Koweit. Des négociations seraient également en cours avec Oman.

« Nous développons une véritable capacité de défense régionale, avec des systèmes de missiles, une défense aérienne et le renforcement d’infrastructures essentielles (…) depuis un an » a expliqué un membre de l’administration américaine au quotidien The Washington Post.

Cette présence américaine via ces dispositifs antimissiles répond aussi à un autre objectif. En effet, et devant les difficultés à faire adopter des sanctions à l’encontre de l’Iran pour ses menées nucléaires et balistiques par le Conseil de sécurité de l’ONU, à cause notamment de l’attitude de la Chine, il s’agit d’empêcher une attaque préventive d’Israël sur les installations iraniennes. Cette option est souvent discutée et l’on devine, de par de récents exercices militaires, que les forces aériennes israéliennes s’y préparent.

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