Flop de la défense antimissile américaine

Le mois dernier, des députés appartenant aux Cercles interparlementaires d’étude air-espace et naval de défense ont publié un rapport dans lequel ils appelaient de leurs voeux la mise en place d’une défense antimissile française et européenne. « Il serait irresponsable pour la France de (…) négliger, par souci immédiat des coûts financiers » la prolifération balistique, avaient-ils alors estimé.

Jusqu’à présent, la dissuasion nucléaire, qui reste « l’assurance-vie de la Nation », comme l’a rappelé le président Sarkozy en mars 2008, est jugée suffisante pour se prémunir d’une attaque menée par des armes de destruction massive.

Par ailleurs, si une défense antimissile coûte cher, il n’est pas dit qu’elle soit efficace à tous les coups. Et c’est pourtant bien ce qu’on lui demande. La preuve en a été donnée avec l’interception en vol ratée d’un missile au cours d’une simulation d’une attaque iranienne effectuée par l’armée américaine, le 31 janvier. Le projectile, tiré depuis la base de Kwajalein, dans les îles Marshall, aurait dû être détruit au-dessus du Pacifique par un intercepteur lancé depuis Vandenberg, en Californie.

Seulement, d’après un communiqué de l’Agence américaine de défense antimissile (MDA) le radar Sea-Based X-band (SBX), n’a pas « fonctionné comme prévu » et l’essai – d’un coût de 150 millons de dollars – s’est terminé sur un constat d’échec.

Cette nouvelle tombe plutôt mal puisqu’elle coïncide avec l’annonce du déploiement de systèmes antimissiles dans le Golfe persique pour faire face à la menace posée par l’Iran et la publication, par le Pentagone, d’un rapport portant notamment sur les capacités balistiques des Etats dits « voyous ».

Ainsi, selon ce document intitulé « Rapport sur la défense antimissile balistique », les missiles iraniens seraient théoriquement en mesure d’atteindre des cibles situées non seulement au Moyen-Orient mais aussi en Europe de l’Est. En outre, l’Iran aurait augmenté son arsenal de missiles à portée réduite. Enfin, la Syrie reste une menace régionale avec la capacité qui lui est prêtée de mettre en oeuvre des engins de courte-portée armés par des têtes chimiques. Quoiqu’il en soit, il reste encore de la marge pour que le territoire américain soit directement menacé…

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