Décès du général de corps d’armée Georges Roidot

Le général de corps d’armée Georges Roidot s’est éteint, à l’âge de 88 ans, le 16 janvier, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Cet officier s’était notamment illustré dans la Résistance lors de l’occupation allemande de 1940 à 1944.

C’est en 1942 que Georges Roidot, alors jeune sous-lieutenant, est affecté au 1er Régiment d’Infanterie de Saint-Amand-Montrond (Cher), après avoir suivi les cours de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr (promotion « Maréchal Pétain »), alors repliée à Aix-en-Provence après le désastre de mai-juin 1940.

Seulement, après le franchissement, le 8 novembre 1942, par les Allemands de la ligne de démarcation, dont le tracé avait été fixé lors de l’armistice ayant mis un terme à la Campagne de France, l’armée française n’existe plus. Sur les conseils de son chef de corps, il regagne alors Paris où, pour échapper au Service du Travail Obligatoire (STO), il s’inscrit à la faculté de droit.

En février 1943, Georges Roidot a l’intention de regagner l’Afrique du Nord, où les Alliés ont pris pied, en passant par l’Espagne. De retour à Saint-Amand-Montrond, il retrouve son ancien chef de corps pour lui faire part de son projet. Ce dernier lui conseille plutôt de rejoindre l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), dont les cadres sont issus de l’armée française. Créé le 31 janvier 1943, ce mouvement est alors proche du général Giraud, opposé à de Gaulle et soutenu par les Etats-Unis.

C’est ainsi que le jeune sous-lieutenant devient officier de renseignement. Ses activités consistent alors à permettre à de jeunes gens d’éviter le STO, de recruter pour le compte de l’ORA en montant des groupes de maquisards et à fabriquer des faux-papiers. Ayant échappé de peu à une arrestation, il prend part aux combats de la Libération pendant l’année 1944. Entre-temps, l’ORA, l’Armée Secréte (AS) et les FTP se sont regroupés pour former les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).

A la tête d’une compagnie du 1er RI alors reconstitué dans la clandestinité, il multiplie les opérations de sabotage contre l’occupant dans le département du Cher. Son activité lui vaudra d’être cité à l’ordre de l’armée et d’obtenir la médaille de la Résistance.

Affecté à la tête d’un commando du 35e RI en Indochine entre 1947 et 1949, il se voit décerner trois citations et la Croix de guerre TOE avec deux étoiles d’argent et une vermeil. Après un retour en métropole, où il rejoint successivement le 8e bataillon de Chasseurs et l’Ecole d’Etat-major, il revient en Indochine jusqu’en 1955.

Une fois ce conflit terminé, il est affecté à l’état-major Centre Europe de Fontainebleau, puis il est admis à l’Ecole de Guerre. Au début des années 1960, il retrouve les combats en Algérie avec le 60e RI. Il y côtoie un jeune officier, Hemlaoui Mekachera, qui deviendra, bien des années plus tard, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants en mai 2002.

Sa riche carrière militaire se termine en 1981, après avoir occupé la fonction d’adjoint au gouverneur militaire de Paris. Le général Georges Roidot était commandeur de la Légion d’Honneur, Grand Croix de l’Ordre national du mérite, officer of the United States Legion Merits.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]