Les militaires français en aide aux Haïtiens

Le bilan du terrible tremblement de terre qui a endeuillé Haïti ne cesse de s’alourdir au fil des jours. Ainsi, le chiffre de 150.000 à 200.000 victimes a été avancé, après que 70.000 corps ont été enterrés. Selon les Nations unies, trois millions de personnes ont été touchées par la catastrophe et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime qu’un million de Haïtiens ont besoin d’un abri d’urgence.

Dans ces tragiques conditions, la population haïtienne manque de tout, à commencer par la nourriture et l’eau, ce qui fait craindre de possibles émeutes susceptibles de perturber le travail des sauveteurs et des personnels des organisations humanitaires, lesquels éprouvent des difficultés à coordonner leurs actions. Le problème logistique se pose, pour acheminer les vivres et, plus généralement, toute l’aide nécessaire pour parer au plus urgent et à la reconstruction.

Devant l’ampleur de la tâche, les Etats-Unis se sont imposés à la tête de l’aide humanitaire mondiale. Ainsi, le Pentagon a mobilisé et déployé plus de 10.000 militaires en Haïti. Parmi les forces envoyées, on trouve la célèbre 82e division aéroportée. Les hommes de cette unité, reforcés par 2.000 Marines, ont pour mission de protéger l’aéroport Toussaint Louverture, indispensable pour l’approvisionnement de l’île, et de veiller à ce que la distribution de l’aide alimentaire se fasse dans les meilleures conditions de sécurité. Les soldats américains sont censées travailler en étroite collaboration avec la Mission de stabilisation de l’ONU (Minustah), durement éprouvée lors du séïsme, avec notamment la perte 37 personnels dont son chef, le tunisien, Hedi Annabi, et son numéro deux, Luiz Carlos da Costa (330 sont encore portés disparus).

L’US Navy est elle aussi mobilisée. Le porte-avions USS Carl Vinson permettra d’organiser des opérations de ravitaillement par hélicoptères. Le bâtiment est accompagné par le destroyer USS Higgins. Le navire-hôpital USNS Comfort devrait quant à lui arriver d’ici au 21 janvier. Le dispositif militaire américain est dirigé par le général Ken Keen, du Commandement Sud (US SOUTHCOM), dont dépend Haïti.

Mais l’armée américaine n’est pas la seule concernée par le drame haïtien. D’autres pays ont envoyé des moyens militaires et s’apprêtent même à les renforcer, dont la France. Depuis le 13 janvier, soit quelques heures après le tremblement de terre, l’armée de l’Air ainsi engagé trois avions de transport tactique CASA des forces armées aux Antilles, deux C130 Hercules de l’escadron Franche-Comté ainsi qu’un Airbus A310 de l’escadron Esterel.

La Marine nationale a dépêché le BATRAL Francis Garnier, avec à son bord une cinquantaine de militaires, des engins du génie, des véhicules, une équipe médicale et 700 tentes. Le TCD Sirocco, avec ses deux blocs chirurgicaux et ses 50 lits d’hospitalisation fait actuellement route vers Haïti. Le navire emporte également quatre hélicoptères (2 Puma et 2 Gazelle) et du fret. Un détachement des formations militaires de la sécurité civile (FORMISC) a également été déployé.

Enfin, pour assurer la sécurité, la France a proposé à ses partenaires européens d’envoyer 1.000 gendarmes dans le cadre de la Force européenne de gendarmerie (FGE) créée en 2004 et qui rassemble – en plus des Français – l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal et la Roumanie. Finalement, il n’est question que de déployer 140 à 150 hommes supplémentaires pour aider au maintien de l’ordre.

Déjà, Paris dipose en Haïti de cinq pelotons de gendarmerie mobile (EGM 24/6 d’Antibes, 23/1 de Melun et 11 gendarmes de la Garde Républicaine), de personnels de l’Unité nationale d’identification des victimes de catastrophe (UNIVC), composé par 8 gendarmes et de 6 policiers ainsi que de l’état-major projetable de la force de gendarmerie mobile d’Ile-de-France (FMGI).

Enfin, 21 militaires supplémentaires devaient d’envoler ce 18 janvier vers Port-au-Prince pour, entre autres, renforcer le personnel de protection de l’ambassade. Avec les 25 membres de la Minustah, la France compte déjà plus d’une centaine de gendarmes à Haïti.

A signaler : Deux autres gendarmes, originaires du Morbihan, alors en vacances à Saint-Domingue, ont rejoint Haïti pour prêter main forte à leurs camarades.

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