Condamnés pour des injures à des soldats

En mars dernier, un groupe d’hommes, de confession musulmane, avait proféré des insultes à l’égard de militaires britanniques lors d’une parade célébrant le retour de ces derniers au pays, après un déploiement en Afghanistan.

« Armée britannique = meurtriers », « soldats britanniques, brûlez en enfer », « assassins »… Telles étaient les injures inscrites sur des panneaux que ces cinq individus avaient brandi lors du défilé militaire, organisé à Luton, dans l’est de l’Angleterre, à une cinquantaine de kilomètres de Londres.

Cette affaire avait alors suscité une vive émotion outre-Manche, notamment parmi les députés de la Chambre des Lords qui évoquèrent l’incident en séance.

Finalement, Munim Abdul, Jalal Ahmed, Yousaf Bashir, Shajjadar Choudhury et Ziaur Rahman ont été condamnés, le 11 janvier, par la justice britannique pour les insultes proférées et leur comportement susceptible de porter atteinte à l’ordre public et de causer la détresse.

Pour leur défense, leurs avocats avaient mis en avant la liberté d’expression. Ce qui n’a pas convaincu le juge en charge de ce dossier. Les cinq hommes auront donc à payer les frais de justice et sont passibles de poursuites ultérieures si ils commettent une autre infraction dans les deux ans qui viennent.

En France, la justice a donné tort, en septembre 2009, au ministère de la Défense au sujet de la plainte qu’il avait déposée contre l’association CAPJPO-Europalestine. Cette dernière avait mis en ligne un article très discutable juste après l’embuscade de la vallée d’Uzbeen, où 10 militaires français avaient été tués.

Selon les attendus du jugement, publiés sur le site de cette organisation, « ni l’expression ‘sale métier’ contenue dans le titre (…), ni la phrase selon laquelle les ‘pilotes de nos Mirage sèment la mort sans prendre de risques depuis des années déjà’ ne sont injurieuses envers les armées de la France. Contrairement à ce qu’il est soutenu en défense, cette dernière phrase ne contient pas l’imputation de faits précis diffamatoires, mais ces propos ne doivent s’analyser que comme l’expression d’une contestation très vive de la politique française en Afghanistan. »

On laissera au lecteur le soin de juger par lui-même de la valeur de cette explication de texte donnée par le magistrat de la 17e Chambre correctionnelle de Paris…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]