L’enjeu stratégique du plateau du Golan

Depuis mai 2008, la Syrie et Israël ont relancé des négociations de paix avec la Turquie pour médiateur. Interrompues lors de l’opération israélienne « Plomb durci » à Gaza, en décembre de la même année, ces discussions pourraient reprendre avec l’intermédiaire de la France. En effet, le Premier ministre de l’Etat hébreu, Benyamin Netanyahu, a indiqué, le 7 décembre dernier, préférer Paris à Ankara pour poursuivre le dialogue avec Damas.

Seulement, ces négociations butent sur un point : la restitution à la Syrie du plateau du Golan. Ce dernier, conquis avec la Cisjordanie, la bande de Gaza et le Sinaï par Tsahal, lors de la Guerre des Six jours, en 1967, a finalement été annexé par Israël en 1981. Depuis, Damas fait du retrait israélien de ce territoire une condition préalable à tout traité de paix avec son voisin.

« La récupération par la Syrie de sa terre occupée n’est pas négociable, car c’est un droit reconnu par les résolutions de l’ONU » a récemment affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères, par voie de communiqué, après le vote par la Knesset d’un projet de loi imposant un référendum préalable à un éventuel retrait du Golan.

Depuis 1967, Israël a restitué le Sinaï à l’Egypte, en 1979, en échange d’un traité de paix. Il faudra attendre 2005 pour que la bande de Gaza soit placée sous un statut d’autonomie interne. Il reste donc le cas de la Cisjordanie et celui du plateau du Golan, qui est devenue une zone démilitarisée, suite à l’Accord sur le dégagement des forces israéliennes et syriennes, lequel est contrôlé depuis 1974 par la Force des Nations unies chargées d’observer le dégagement (FNUOD), dont le mandat a été renouvelé le16 décembre.

Cependant, le plateau du Golan a une particularité capitale pour Israël : c’est un territoire riche en eau. Si l’on en croit certaines estimations, la population israélienne pourrait passer de 5,3 millions à 7 millions d’habitants en 2015. Et dans une région où cette ressource est rare, l’on comprend bien les réticences du gouvernement israélien à céder sur ce point, car rendre cette terre équivaudrait pour l’Etat hébreu à manquer d’eau, le Golan représentant 35% de ses approvisionnements. Aussi, tant qu’aucune solution concernant ce problème ne sera trouvée, les chances de voir un accord de paix signé entre Israël et la Syrie seront minimes, pour ne pas dire inexistantes.

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