Le satellite Helios 2B a été lancé

Après deux départs annulés pour des raisons techniques, le 9 et 17 décembre, la fusée Ariane 5 a lancé avec succès, depuis Kourou, en Guyane, le satellite militaire d’observation Hélios 2B.  Il s’agit du second engin de ce type de deuxième génération. Son prédécesseur, Hélios 2A, avait été placé sur orbite en décembre 2004, soit 5 ans auparavant, jour pour jour.

Du précédent programme, seul le premier satellite, Hélios 1A est encore opérationnel. Son jumeau, Hélios 1B, lancé en 1999, a cessé d’envoyer des images depuis 2006 et il en train de redescendre lentement sur terre. Il sera désintégré lors de son retour dans l’atmosphère vers 2026.

Le programme Hélios 2 vise à doubler les capacités d’imagerie militaire de la France, mais aussi de ses partenaires (Belgique, Italie, Espagne, Grèce) qui y ont pris part en prenant chacun à leur charge 2,5% de se son coût de développement. Au niveau européen, des partenariats d’échange d’images ont été noués. C’est notamment le cas avec l’Allemagne, qui fournit des données obtenues par son système de reconnaissance stratégique Sar Lupe, qui repose sur 5 satellites lancés par des fusées russes, contre des photographies prises par Hélios.

D’un poids de 4,2 tonnes et construit sous la maîtrise d’oeuvre d’EADS-Astrium, Hélios 2B est capable de prendre des clichés d’une précision de l’ordre de quelques dizaines de centimètres. Cela permet de surveiller des zones de conflit ou potentiellement dangereuse, de jour comme de nuit, en toute indépendance et en tout lieu, ce qui permet de se passer d’avions espions, aux missions risquées.

La pertinence des satellites Hélios n’est plus à démontrer. En effet, les engins sont désormais indispensable pour couvrir les besoins essentiels du renseignement, de la veille stratégique à la planification et à la conduite des opérations.

Le chemin d’une image prise par un satellite Hélios est marqué par quatre étapes. En premier lieu, le Centre militaire d’observation par satellite (CMOS), basé à Creil, reçoit des demandes de clichés via le réseau Socrate. Il revient ensuite à la Direction du renseignement militaire (DRM) d’établir les priorités et de proposer un axe de travail au CMOS qui s’assure de la faisabilité technique.

Une fois le plan de travail du CMOS prêt, il est transmis au Centre de maintien à poste (CMP) du Centre national d’études spatiales (CNES) à Toulouse, qui est chargé de communiquer les ordres de prises de vue aux satellites Hélios. Ces derniers, et c’est la phase 3, prennent les photographies des lieux visés, ces  engins étant capables de faire des clichés de n’importe quel point de la surface de la terre en moins de 24 heures. Enfin, les images sont reçues par le CMOS, qui les archive avant de les envoyer aux services intéressés sous forme de données numériques cryptées.

Depuis le début du programme Hélios en 1995, le CMOS, qui est une unité de l’armée de l’Air – son insigne est celui de la BR7 – dispose d’une banque de plusieurs milliers d’images ayant un intérêt pour le renseignement.

Pour l’instant, le satellite Hélios 2B n’a pas encore rejoint son orbite définitive. Ce sera le cas dans quelques semaines, après la phase de « mise à poste ». La responsabilité du programme étant exercée par la Direction générale de l’armement (DGA), cette dernière procédera à quelques tests pour vérifier si Hélios 2B répond bien aux attentes, avant d’entamer sa carrière opérationnelle.

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