Démonstration de force des légionnaires français en Afghanistan

Près de 800 légionnaires du 2e Régiment Etranger d’Infanterie ont appuyé un détachement de l’armée afghane et des commandos américains, le 17 décembre, lors d’une opération d’envergure, appelée Septentrion, menée dans la vallée d’Uzbeen, à l’est de Kaboul.

Il s’agissait, selon le chef de corps du 2e REI, le colonel Benoît Durieux, de « reprendre pied et réaffirmer la souveraineté des forces de sécurité afghanes dans le nord de la vallée d’Uzbeen », qui est resté un fief des insurgés, coincé entre les provinces du Laghman et de Kapisa. Les soldats afghans devaient planter un drapeau dans un village important de la zone visée afin de marquer l’autorité du gouvernement de Kaboul.

Seulement, cette mission a été marquée par un violent accrochage avec les insurgés. Ces derniers, estimés à une centaine dans la vallée par le commandement français, ont attaqué les troupes alliées par des tirs de roquettes, de mortiers, et de mitrailleuses lourdes. Au cours de ce combat, cinq militaires américains chargés de former les commandos afghans ont été gravement blessés par un obus de mortier. Evacués vers l’hôpital de Bagram, l’un d’eux aurait l’artère fémorale coupée et un autre aurait été atteint au cerveau et à l’oeil.

L’accrochage a duré plus d’une heure et demie. Les militaires français ont pu bénéficier d’un appui feu fourni par des hélicoptères Tigre et Apache. Deux avions de combat américain F15 ont largué chacun une bombe d’une tonne sur les positions tenues par les insurgés. Selon un premier bilan, au moins un rebelle a été tué et trois autres ont été blessés.

Une fois les combats terminés, la zone a été surveillée par différents moyens aériens, dont des drones. Le dispositif allié a ensuite poursuivi sa progression à bord des transports de troupes blindés (VAB) pour rejoindre le village où les soldats afghans devaient planter leur drapeau. L’opération aurait dû se terminer par une choura, c’est à dire une réunion des notables locaux, afin de discuter des problèmes rencontrés par la population, d’évaluer leurs besoins et d’obtenir des renseignements sur les insurgés. Seulement, semble-t-il, une erreur de navigation au sujet du lieu où devait se tenir cette discussion a fait manquer le rendez-vous.

« C’est un succès parce qu’on a pu entrer dans la vallée » a déclaré le colonel Durieux. « On n’avait jamais été aussi loin au nord. Et les Afghans ont pu poser leur drapeau. Après, tout n’est pas parfait et c’est une opération très compliquée » a-t-il poursuivi.

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