Russes et Américains parlent de limiter la course à l’armement dans le cyberespace

La société de sécurité informatique McAffee l’avait affirmé dans son dernier rapport annuel : « aujourd’hui, l’armement n’est plus seulement nucléaire mais aussi virtuel ». En effet, plusieurs pays se sont dotés de capacités offensives dans le cyberespace, comme par exemple la Chine, régulièrement montrée du doigt pour ses activités d’espionnage en ligne.

L’enjeu de la cybersécurité, souligné par le Livre blanc sur la défense et la sécurité de 2008, est de taille : en affectant le bon fonctionnement des réseaux de télécommunication, d’eau, d’électricité ou encore des transports qui sont tous reliés à des réseaux informatisés,  il est devenu possible de paralyser tout un pays. Cette perspective a pris forme en 2007, lors de l’attaque par deni de service des serveurs Internet de l’Estonie, l’Etat le plus connecté parmis les membres de l’Union européenne. Et le conflit qui a opposé la Russie et la Géorgie a montré que les cyberattaques pouvaient également faire partie des opérations militaires.

Aussi, l’ancien directeur adjoint de la NSA – « les grandes oreilles » américaines – n’a aucun doute sur le fait « qu’au cours des 20 ou 30 prochaines années, les cyber-attaques feront de plus en plus partie de l’arsenal de guerre ».

Avant d’en arriver là, les Etats-Unis et la Russie, qui négocient actuellement un nouveau traité de désarmement nucléaire, ont également commencé, en novembre dernier, des discussions portant sur la sécurité sur Internet et la cyberguerre, dont le concept reste toutefois encore mal défini. Ainsi, malgré des points de désaccord sur le sujet entre les deux pays, il semblerait qu’un accord se dessine pour faire de la cybercriminalité un enjeu stratégique de premier ordre.

Etant donné que la menace que fait peser la cybercriminalité est diffuse, Washington souhaiterait l’élaboration d’un traité de coopération internationale dans lequel figurerait les interdictions en la matière et les moyens de les contrôler. Seulement, cette démarche se heurte à la réticence de certains Etats, qui craignent de révéler des données confidentielles dans ce cadre-là. C’est en tout les cas la position de Moscou, qui préférerait une démarche bilatérale avec l’administration américaine, pouvant conduire à la signature d’un traité de désarmement mutuel dans le cyberespace, à l’image de ceux qui ont été déjà conclus pour d’autres types d’armes.

Les discussions sur la cybersécurité entre les Etats-Unis et la Russie, commencées en novembre dernier lors d’une visite, à Wahington, d’une délégation conduite par le général Valadislav Sherstyuk, le numéro deux du Conseil de sécurité russe, devraient se poursuive en janvier prochain, sous l’égide du Bureau des affaires de désarmement des Nations unies.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]