Nucléaire : Nouvelles accusations contre Téhéran

Après, entre autres, le rapport d’une mission parlementaire présidée par Jean-Louis Bianco, publié en décembre 2008 par l’Assemblée nationale et selon lequel « de l’avis des experts, d’ici deux à trois ans, l’Iran pourrait être en possession d’une arme nucléaire », celui rédigé par les députés Jean-Michel Boucheron et Jacques Myard et rendu public le mois dernier qui indique que Téhéran « est en passe d’être en possession de tous les éléments constitutifs d’une arme nucléaire à fission » qui, cependant, « ne constitue pas une menace sécuritaire ni pour l’Europe, ni pour les Etats-Unis, ni même pour Israël, compte tenu de leurs capacités de représailles militaires » et enfin, les révélations faites en marge du sommet du G20 de Pittsburgh par Barack Obama, Gordon Brown et Nicolas Sarkozy sur l’existence d’une usine d’enrichissement d’uranium près de Qom, un nouveau document évoqué par le quotidien britannique The Times vient nourrir les soupçons concernant la réelle nature du programme nucléaire iranien.

Ainsi, selon le journal, le texte en question, rédigé en persan et dont l’existence est connue des services de renseignement, « décrit un plan sur quatre ans pour tester un initiateur de neutrons, le composant d’une bombe nucléaire qui déclenche une explosion » ainsi que « l’utilisation d’une source de neutrons, de l’hydrure d’uranium ». Or, il se trouve que ce composant a été utilisé par le Pakistan pour mettre au point sa bombe nucléaire, et que son concepteur, le docteur Abdul Qadeer Kahn a été un acteur essentiel de la prolifération de ce type d’armes.

Autre point troublant : le document aurait été rédigé en 2007, c’est à dire quatre ans après avoir officiellement suspendu ses recherches concernant son programme d’armement. Qui plus est, cette révélation vient après l’annonce de l’ouverture d’une enquête par les autorités taïwanaises sur de possibles trafics d’équipements nucléaires à destination de l’Iran via des entreprises de l’île.

L’Iran a formellement démenti les informations du Times, les qualifiant même de « scénario inacceptable ». « Certains pays sont en colère à propos du fait que notre peuple défend ses droits nucléaires » a ainsi affirmé, ce 15 décembre, Ramin Mehmanparast, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. « Cette affirmation a été faite avec des objectifs politiques, il s’agit d’une guerre psychologique et elle n’a pas de fondement au sein de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) » a-t-il encore ajouté.

Déjà visé par cinq résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU pour son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium, Téhéran risque de voir ses sanctions encore alourdies. Le 11 décembre, l’Union européenne a annoncé qu’elle soutiendrait une initiative du Conseil de sécurité allant dans ce sens si l’Iran persistait dans son refus de coopérer et le conseiller à la sécurité nationale du président Obama, l’ancien général des Marines James Jones, a prévenu, le 14, qu’il restait maintenant « un mois, pas plus, avant des sanctions ».

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