Rigueur de mise chez Thales

Sous la pression du groupe Dassault, qui détient 26% des parts de son capital, qui souhaite qu’il devienne « plus rentable », le spécialiste français de l’électronique de défense Thales va profondément être réorganisé, sous l’impulsion de son nouveau PDG, Luc Vigneron, nommé à sa tête en mai dernier. Plusieurs raisons justifient cette démarche.

En effet, la baisse des budgets militaires européens, la faiblesse du dollar par rapport à l’euro et le ralentissement du trafic aérien assombrissent les perspectives de la société, même si un rapport d’audit confirme « la richesse » de son « portefeuille technologique »,  » la qualité de ses équipes à travers le monde et la solidité de sa base de clientèle ». Ces atouts font que le groupe a plutôt bien résisté lors de la crise.

Ainsi, le plan stratégique, élaboré par Luc Vigneron et annoncé le 11 décembre, vise à simplifier les structures du groupe en réorganisant ses divisions  afin de dégager un gain de productivité de 1,3 milliard d’euros sur cinq ans et d’améliorer sa marge opérationnelle pour la porter au même niveau que ses concurrents.

« Afin de simplifier le fonctionnement de Thales, de favoriser les synergies transverses et la réactivité commerciale, ce projet de nouvelle organisation s’articulerait autour de trois grandes régions, dotées de la responsabilité de leur compte de résultat, et de sept divisions en charge (…) de la recherche et développement, de la politique produit et de la politique industrielle » a indiqué le groupe par voie de communiqué.

Quant à la réduction de fonctionnement, elle devrait se faire sans suppression d’emplois mais en rationalisant les dépenses, notamment dans la gestion des systèmes d’information ainsi que dans les processus d’ingénierie, d’industrialisation et d’achat. D’une manière générale, Luc Vigneron souhaite des procédures (process) plus simples et précises et davantage de rigueur, avec des responsabilités claires et bien définies, d’où un renforcement de l’autorité au sein du groupe.

L’application de ce plan stratégique passe également par une renouvellement des cadres dirigeants. Selon Les Echos, Olivier Houssin (divisions services et sécurité), François Quentin et Marc Darmon (naval) devraient quitter le groupe, pendant que Richard Deakin (systèmes aériens) rejoindrait Thales UK. Seuls resteraient en place Reynald Seznec (Thales Alenia Space), Patrice Durand, (finances) et Pascale Sourisse (systèmes terrestres).

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