L’armée sud-coréenne revient en Afghanistan
Ainsi, l’Otan et les 16 pays partenaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) se sont engagés à fournir 7.000 militaires de plus pour renforcer leurs contingents respectifs en Afghanistan. Et le secrétaire de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué par voie de communiqué que des contributions supplémentaires pourraient s’ajouter à ce total en 2010?
Tous les pays membres de l’Otan ne souhaitent pas participer à l’effort demandé par les Etats-Unis – qui vont envoyer 30.000 hommes en renforts – pour mettre en place une stratégie contre-insurrectionnelle. La France et l’Allemagne, à qui l’administration américaine a demandé 1.500 et 2.000 militaires de plus – attendront les résultats de la conférence internationale sur l’Afghanistan, prévue en janvier 2010. Si Paris n’a, semble-t-il pas exclu d’envoyer de nouvelles troupes avec pour mission de former l’armée afghane, les chances pour d’un renforcement du contingent allemand paraisse mince, étant donné que la colation de centre-droit au pouvoir à Berlin est divisée sur cette question.
La Turquie, qui est le seul pays musulman de l’ISAF, n’envisage toujours pas de faire participer ses 1.750 soldats présents en Afghanistan à des missions de combat et d’en augmenter le nombre, et cela, en dépit les demandes fréquentes de Washington. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a cependant pas exclu de renforcer l’aide que fournit son pays en matière de formation des forces de sécurité afghane et de développement.
D’autres pays de l’Otan n’ont tout simplement pas la capacité de faire plus qu’ils ne font actuellement. C’est notamment le cas de la Belgique, qui restera présente « militairement jusque fin 2010 », comme l’a affirmé Yves Leterme, le Premier ministre du royaume. Il est donc question d’envoyer des policiers belges, toujours à des fins de formation. « On va faire un effort supplémentaire en matière de police et de justice » a indiqué M. Leterme, tout en soulignant le départ prochain pour l’Afghanistan d’une seconde équipe d’instructeurs militaires, ce qui portera les effectifs de l’armée belge dans le pays à 600 hommes. Avec la réforme drastique de son outil militaire, Bruxelles fait de son mieux.
Ayant rejoint l’Alliance atlantique en avril 2009 et engagé depuis 2003 en Afghanistan avec un contingent de 291 soldats, la Croatie a indiqué qu’elle ne pouvait pas satisfaire à la demande américaine. Peut-être d’ici un an mais pas pour l’instant… « En tant que pays membre de l’Otan, nous sommes obligés de participer à ses missions, mais c’est toujours dans les limites du possible pour un pays » a affirmé le président croate, Stipe Mesic. Du coup, Zagreb pourrait faire comme la Belgique et dépêcher entre 40 et 60 policiers instructeurs après une réorganisation de son disposotif militaire.
Enfin, si certains pays de l’Otan ne sont pas en mesure de faire un effort militaire supplémentaire pour l’Afghanistan, il faut donc aller chercher des renforts ailleurs. Comme en Corée du Sud, par exemple. En effet, malgré la menace que laisse planer son voisin du nord avec ses multiples provocations, le gouvernement sud-coréen a approuvé le déploiement de 350 soldats dans la région afghane de Parwan. Cette mission, dont l’objet est la protection des travailleurs humanitaires, devrait commencer en juillet 2010 et prendre fin en décembre 2012.
En 2007, la Corée du Sud avait retiré ses 200 militaires d’Afghanistan. Bien que prévu, ce départ avait été accéléré après l’exécution par les taliban de deux ressortissants sud-coréens pris en otage.
