Renforts français en Afghanistan : c’est non à 82% selon un sondage

Finalement, l’Otan devrait fournir les 7.000 soldats supplémentaires demandés par Washington afin de mettre en oeuvre la nouvelle stratégie en Afghanistan. Ces effectifs s’ajouteront aux 30.000 hommes qui iront renforcer les troupes combattantes américaines, essentiellement dans le sud afghan, là où l’insurrection est la plus intense.

Cependant, le général McChrystal, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), qui inspiré la nouvelle approche à adopter en Afghanistan, voulait initialement entre 40.000 et 44.000 soldats de plus pour mener à bien son plan contre-insurrectionnel. Ce qui veut dire qu’il manque encore des renforts, d’autant plus que les Pays-Bas et le Canada se sont pas revenus sur leur décision de retirer leurs troupes en 2010 et en 2011.

Aussi, et comme l’on pouvait s’y attendre, Paris est pressé de revoir son dispositif militaire à la hausse. La France « a beaucoup de soldats là-bas (ndlr: en Afghanistan), mais nous espérons qu’elle va faire plus » a déclaré la sécrétaire d’Etat, Hillary Clinton, au cours d’un entretien accordé à la chaîne PBS. La responsable de la diplomatie américaine a également souligné que les Français ne lui avaient rien dit sur leurs intentions, « mis à part le soutien verbal appuyé » à la nouvelle stratégie détaillée par le président Obama.

A Paris, on a toujours fait valoir qu’un effort suffisant avait été déjà accompli en envoyant 700 hommes supplémentaires en Kapisa, en 2008 et que; par conséquent, il l’était pas question d’augmenter les effectifs militaires français en Afghanistan. Mais il semblerait que les choses aient évoluées.

« Pour l’instant, il n’y a pas d’intention de la France d’envoyer des combattants supplémentaires en Afghanistan » a affirmé, le 2 décembre, Henri Gaino, un des conseillers du chef de l’Etat. Et d’ajouter : « L’objectif de la France, (…) c’est d’aider à former les forces de sécurité afghanes et puis nous allons voir en fonction de ce que font nos alliés (…). La France est un pays responsable, qui entend prendre ses responsabilités. Ca n’a pas de sens de dire d’emblée à tout ‘non, non, non, jamais' »

Cela étant, on en saura plus après la conférence de Londres sur l’Afghanistan, prévue le 28 janvier prochain. « Rien ne dit qu’il ne faudra pas ajuster à nouveau » le contingent français a cependant estimé Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, à l’antenne de France Info.

Quoi qu’il en soit, l’idée d’un renforcement des troupes françaises en Afghanistan  est loin d’être populaire dans l’Hexagone. En effet, selon un sondage réalisé par l’IFOP et publié par le quotidien Sud Ouest, 82% des personnes interrogées ont déclaré être opposées à un engagement militaire supplémentaire en Afghanistan.

« Dans ce contexte, le président de la République ne pourra s’appuyer sur aucun segment de la population, y compris même son socle électoral de la présidentielle, pour tenter de faire accepter un éventuel renforcement de l’engagement militaire de la France et par là un soutien à la politique américaine » a conclu l’IFOP.

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