L’attentat contre le Nevski Express revendiqué

Coup d’intox ou pas? Toujours est-il que l’émir autoproclamé de l’émirat du Caucase, Dokou Oumarov, a revendiqué l’attentat contre le train Nevski Express, qui a coûté la vie à 26 personnes, en Russie, le 27 novembre dernier, via un communiqué publié par le site Kavkazcenter.com. Selon lui, cette attaque s’inscrit « dans le cadre d’une série d’opérations de sabotage planifiées en début d’année contre des lieux stratégiques en Russie ».

« Nous ferons tout ce qui est possible pour étendre encore davantage le djihad dans le territoire russe afin d’affaiblir l’économie du pays et l’empêcher d’utiliser le Caucase comme une base d’extraction de ses matières premières » a encore affirmé Dokou Oumarov.

Si le doute est de mise quant à cette revendication, c’est Dokou Oumarov a pris l’habitude de s’attribuer à tort des actions, comme cela a récemment été le cas lors de l’explosion au barrage de Sayano Chouchenskaya en Sibérie. En fait, l’incident avait été causé par une série de négligences humaines. En outre, les services secrets russes ne l’estiment pas capable de programmer des actions terroristes d’envergure. Mais en la matière, il ne faut pas perdre de vue que l’on entre dans le domaine de la propagande.

La preuve : présenté comme étant un successeur du leader tchétchéne islamiste Chamil Bassaïev, tué en juillet 2006, il reste soupçonné d’être impliqué dans un précédent attentat qui avait visé le Nevski Express, en août 2007. Et puis sa revendication de l’attaque contre le président ingouche, Yunus Bek Yekurov, a été finalement prise avec sérieux, d’autant plus qu’Oumarov est devenu, au fil du temps, un vétéran de la guerre sainte.

Cependant, et depuis le début de l’enquête, la police russe s’intéresse plus particulièrement à Pavel Kossolapov, surnommé le ben Laden russe. Ancier officier converti à l’islam, il aurait aussi été un compagnon de route de Bassaïev.

Après cet attentat contre le Nevski Express, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine n’a pas cette fois déclaré qu’il allait « buter les terroristes tchétchénes jusque dans les chiottes » comme il l’avait fait il y a 10 ans, au moment de la vague de terrorisme qui avait ébranlé Moscou.

« Il faut agir très fermement contre les criminels » a-t-il simplement affirmé, le 3 décembre, tout en appelant la population russe à la vigilance. « Il est très difficle de prévenir ces actes (ndlr: de terrorisme), en particulier lorsqu’ils visent des infrastructures » a-t-il estimé avant d’ajouter que « l’on peut agir en avertissant les forces de l’ordre ».

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