L’Allemagne prolonge sa mission en Afghanistan

En dépit d’une opinion publique hostile à l’engagement militaire allemand en Afghanistan, le Bundestag – l’équivalent de l’Assemblée nationale en Allemagne – a voté, à une large majorité, une prolongation d’un an de la mission de la Bundeswehr dans le pays, le 3 décembre. Pour être totalement finalisée, cette décision doit encore être approuvée par le Bundesrat, mais cette étape n’est qu’une formalité étant donné que le gouvernement mené par la chancelière Angela Merkel y dispose d’une confortable majorité.

Comme Berlin l’avait déjà annoncé, il n’est pas question, pour le moment, de renforcer le contingent de 4.300 militaires déjà présent dans le Nord de l’Afghanistan. Pourtant, les Etats-Unis ont demandé à l’Allemagne non seulement de fournir un effort supplémentaire, de l’ordre de 2.000 à 2.500 hommes, mais aussi, selon la presse d’outre-Rhin, de prendre une part plus active aux combats contre les taliban, notamment dans le sud de l’Afghanistan.

La requête américaine aura certainement du mal à aboutir. Pour commencer, Angela Merkel a fait savoir qu’elle attendrait la conférence internationale de Londres concernant l’Afghanistan avant de prendre une décision quant à l’envoi de nouveaux effectifs, ce qui demandera une nouvelle consultation des parlementaires allemands.

Et là, si le maintien de la présence de la Bundeswher n’a pas trop posé de problème, il pourrait en aller autrement quant à son renforcement et son éventuelle participation à des opérations plus risquées dans le sud afghan qui n’entreraient pas dans le cadre de la mission « de stabilisation et d’assitance à la reconstruction » dévolues aux troupes allemandes, qui ont perdu 35 hommes depuis le début de leur engagement en Afghanistan depuis 2001.

Par ailleurs, le ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, est revenu sur la frappe de Kunduz, qui, demandée le 4 septembre par un officier de la Bundeswehr pour détruire deux camions citernes tombés aux mains des taliban, avait fait de nombreuses victimes civiles.

Et là, force est de constater que le ton de Berlin a radicalement changé sur cette affaire, quelques jours après les révélations du quotidien Bild selon lesquelles les procédures de l’Otan n’avait pas été respectées. Après avoir justifié la décision de l’officier incriminé, le ministre a en effet estimé que ce bombardement n’avait pas été « approprié ».

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