La seconde marine militaire du monde sera bientôt chinoise

La marine militaire russe a du souci à se faire : elle est en passe de se faire doubler par les forces navales chinoises. C’est en tout les cas l’estimation qu’a livré Bernard Prézelin, l’auteur du livre « Flottes de combat », au supplément « Demain la mer », publié le 1er décembre par Les Echos.

Ainsi, et même si des interrogations demeurent quant à ses capacités militaires, la Chine a mis les bouchées doubles depuis les années 1990 pour se doter d’une importante force navale. Entre 1995 et 2007, ce sont plus de 40 nouveaux navires qui sont entrés en service au sein de la Marine de l’armée populaire de libération (MAPL), ce qui pourrait faire de cette dernière la seconde au monde, juste derrière l’US Navy.

Ce développement de la marine chinoise est en partie dû… aux Russes. En effet, Pékin s’est procuré auprès de Moscou quatre destroyers lance-missiles de la classe Sovremennyy afin de contrer la VIIe flotte américaine dans le cas d’une intervention dans le dossier taïwanais, ainsi que le porte-avions Varyag et des sous-marins à propulsion classique.

Par la suite, la Chine a développé sa propre industrie navale pour fabriquer des navires complexes, comme des SNLE ou des frégates antiaériennes. Selon Bernard Prézelin, un porte-avions serait même en cours de construction dans un chantier naval situé près de Shangaï.

Ce renforcement de la MAPL vient de la volonté des dirigeants chinois de sécuriser les voies d’approvisionnements en matière premières et de lancer un message à l’égard des pays de la région avec lesquels la Chine a un différend territorial. A cela s’ajoute la mise en place d’un réseau de bases navales, que l’auteur nomme le « collier de perles », ce qui permettra aux marins chinois de prendre appui autour de zones jugées stratégiques.

Face à cette montée en puissance de la marine chinoise, les pays asiatiques ne sont pas en reste. Ainsi, le Japon et la Corée du Sud développent leurs forces navales respectives, avec l’appui des Etats-Unis. L’Inde a également développé ses capacités militaires maritimes, avec la mise en service récente de son premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins, l’Arihant.

Quant aux marines occidentales, elles sont susceptibles d’être dépassées par leurs homologues asiatiques. La Royal Navy, qui a, de tout temps, assuré la puissance britannique sur les océans, est devenue la quatrième au niveau mondial, talonnée de près par la marine japonaise. La première de toutes, l’US Navy, a vu le nombre de ses bâtiments fondre de 600 unités dans les années 1980 à 275 actuellement.

Quant à la Marine nationale, elle pourrait être « supplantée » par les forces navales indiennes. Car, même si la modernité des navires est un élément clé, il n’en demeure pas moins que leur nombre est aussi un autre facteur à prendre en considération. Comme l’indique Bernard Prézelin, « avec les frégates de types Horizon et FREMM, les sous-marins de type Barracuda et les bâtiments de projection et de commandement, elle (ndlr: la Marine nationale) est en train de se doter de navires modernes, mais ceux-ci n’auront pas le don d’ubiquité. »

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