Le bouton nucléaire pakistanais change de main

Selon des informations publiées par le Washington Post de ce 30 novembre, le président américain Barack Obama aurait proposé un partenariat stratégique renforcé avec le Pakistan, avec une aide économique et militaire plus importante. Cette proposition aurait été remise au chef de l’Etat pakistanais, Asif Ali Zardari, par James Jones, le conseiller à la sécurité nationale du locataire de la Maison Blanche.

L’attitude du Pakistan est primordiale pour l’amélioration de la situation en afghanistan. En effet, tant que les autorités pakistanaises ne s’attaqueront pas aux taliban afghans, qu’ils semblent préserver afin de les instrumentaliser le cas échéant afin de pouvoir bénéficier d’une profondeur stratégique face à l’Inde, la mission de l’Otan à Kaboul sera toujours aussi compliquée et incertaine.

Par ailleurs, les informations du quotidien américain viennent en écho à celles publiées récemment sous la plume du journaliste Seymour Hersch pour le compte de l’hebdomadaire The New Yorker. En effet, selon ce dernier, un accord secret aurait été passé entre les Washington et Islamabad afin de sécuriser l’arsenal nucléaire pakistanais, dont la plus grande crainte est qu’il tombe entre de mauvaises mains.

Seulement, les militaires pakistanais sont plutôt sourcilleux quand on évoque cette question. « Nous avons mis en oeuvre un régime de sécurité nucléaire très efficace avec des contrôles d’accès et une surveillance très stricts » avait alors répondu, le 10 novembre dernier, le général Tariq Majid, le chef d’état-major des armées. « Je réaffirme sans ambiguïté qu’il n’est pas question de partager ou d’autoriser un quelconque Etat, entité ou individu étranger à avoir un quelconque accès aux informations sensibles sur notre arsenal nucléaire » avait-il poursuivi, démentant ainsi catégoriquement les informations du New Yorker.

Cela étant, le contrôle de cet arsenal nucléaire a changé de main, le 28 novembre. Contrairement à la pratique établie en France et aux Etats-Unis où c’est le président qui a la responsabilité du contrôle opérationnel de l’arme nucléaire, c’est le Premier ministre qui assurera désormais cette charge au Pakistan, selon une loi votée le 28 novembre.

Ainsi, le direction de l’Autorité nationale du commandement (NCA) est désormais assumée par le Yousuf Raza Gilani, le chef du gouvernement pakistanais. « Le transfert de la présidence du NCA au Premier ministre est un pas de géant vers le renforcement du Parlement élu et du Premier ministre » a justifié un porte-parole de la présidence pakistanaise.

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