A400M : Contre-offensive d’EADS

Le temps est à la contre-attaque pour le constructeur aéronautique européen EADS. Et c’est sur le dossier de l’avion de transport militaire A400M que le groupe a sonné la charge.

Pour commencer, sa filiale Airbus a annoncé, ce 27 novembre, la date du premier vol de l’A400M. « Si le temps le permet », l’appareil prendra les airs dans la semaine du 7 au 13 décembre, soit près d’un an et demi de retard sur le calendrier initialement prévu, notamment à cause des difficultés rencontrées pour la mise au point du logiciel qui doit faire fonctionner les moteurs de l’avion.

De ces retards, il en est aussi question dans les discussions que mènent actuellement EADS et l’OCCAR, l’agence paneuropéenne d’armement, qui représente les sept pays ayant commandé un total de 180 exemplaires de l’A400M. Tout comme d’ailleurs les surcoûts du programme.

A ce sujet, le journal allemand Die Welt a évalué ces derniers à 5 milliards d’euros (voire même 5,5 milliards), en se basant sur des informations fournies par des personnes « proches du dossier ». Ce que le groupe européen conteste. Ainsi, EADS a mis en garde « contre toute interprétation de chiffres sortis de leur contexte, tant que les les négociations avec le client, l’OCCAR, et les pays de lancement, ne seront pas terminées ».

Et l’avionneur de répéter que « dans l’hypothèse d’un scénario de maintien du programme, lequel semble le plus probable, la provision au titre du programme A400M pour lequel 2,4 milliards d’euros ont déjà été passés en charges peut déboucher sur un large éventail de possibilités selon l’évolution du processus de négociation et pourrait considérablement affecter dans l’avenir les comptes d’EADS ». On n’est pas certain de tout saisir mais on comprend qu’il y a des chances pour que le groupe en soit de sa poche… D’autant plus que la faillite de Dubaï risque aussi de poser des problèmes,  la compagnie locale Emirates étant cliente de l’A380.

Mais la contre-offensive d’EADS concerne surtout l’Afrique du Sud. Ce pays a décidé, récemment, d’annuler sa commande de huit A400M, en raison des retards et surtout la hausse des coûts qu’une telle acquisition allait engendrer pour les finances sud-africaines.

Seulement, il n’est pas question pour EADS de laisser passer ce contrat. Ainsi, selon l’édition du 26 novembre du quotidien La Tribune, le groupe européen envisagerait d’annuler en retour les contrats d’un montal total de 400 millions d’euros passés avec des entreprises sud-africaines si Pretoria maintient sa décision de se priver de l’A400M.

Mieux même : actionnaire à hauteur de 37% de MBDA, la maison mère d’Airbus aurait également demandé au missilier européen de suspendre les négociations qu’il est en train de mener en vue de l’acquisition de 51% du capital de la société sud-africaine Denel Dynamics.

Voilà de quoi faire réfléchir Pretoria… D’autant plus que les retombées économiques du programme de l’A400 M pour l’Afrique du Sud avaient été estimées à 750 millions d’euros sur 20 ans.

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