Nouveaux nuages pour l’A400M

Alors que le premier vol de l’appareil de transport A400M est annoncé après plusieurs retards, de nouvelles difficultés s’annoncent pour EADS, la maison mère d’Airbus. Actuellement, le groupe est en train de renégocier les termes du contrat initial d’un montant de 20 milliards d’euros, signés par les six pays européens qui ont commandé l’appareil, sans oublier la Turquie.

Et justement, c’est là que ça risque coincer car, pour la Grande-Bretagne et l’Allemagne, il n’est pas question de payer davantage de ce qui était à l’origine prévu. Certes, les chef d’état-major de l’armée de l’Air française, le général Jean-Louis Palomeros, a bien avancé l’idée d’étaler le rythme des livraisons afin de diminuer la pression sur les coûts à court terme. Mais pour l’instant, cela n’a pas l’air de séduire Londres et Berlin.

D’autant plus que les problèmes budgétaires compliquent la donne. Pourtant, il était récemment question pour la Grande-Bretagne d’acquérir 19 appareils au prix des 25 initialement commandés. Seulement, le week-end dernier à Dubaï, l’Air Chief Marshal Sir Stephen Dalton, le chef d’état-major de la Royal Air Force, a indiqué que son pays avait bel et bien besoin de 25 exemplaires de l’A400M.

« Nous devons rester fermes et mettre l’industrie à l’épreuve » a-t-il ainsi déclaré. Autrement dit, il sera difficile pour EADS de faire payer la hausse du coût de l’appareil aux Britanniques. D’autant plus que la RAF est appelée à subir une cure d’amaigrissement lors des cinq prochaines années. Déjà qu’il est question de clouer au sol les Nimrod et les hélicoptères Puma jusqu’en avril pour des raisons budgétaires, les forces aériennes britanniques devraient perdre 10.000 personnels sur les 41.000 qu’elles comptent actuellement et fermer cinq bases aériennes.

De son côté, l’Allemagne, qui avait commandé 60 appareils, ne veut pas entendre parler d’une modification du contrat qu’elle a signé en 2003. L’arrivée des libéraux du FDP au gouvernement d’Angela Merkel explique en partie cette position, qui est défendue par Karl-Theodor zu Guttenberg, le ministre de la Défense. Mais, étant donné que le programme des nouveaux alliés de la chancelière allemande demande une baisse des dépenses militaires, même si Berlin réduit sa commande initiale pour payer 49 avions au prix de 60, il ne sera certainement pas question d’accepter une hausse des coûts, sauf à diminuer encore le nombre d’appareils achetés.

Quoi qu’il en soit, ce dossier sera abordé le 19 novembre à Berlin, à l’occasion d’une réunion des ministres de la Défense des pays clients de l’A400M.

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