Le ministre espagnol de la Défense veut bloquer les ports somaliens

Les pirates somaliens ont un nouveau bâtiment à leur palmarès. Cette fois, il s’agit d’un chimiquier battant pavillon des îles Vierges, le Theresa VIII, appartenant à un armement situé à Singapour.

L’abordage du navire a été réalisé à 180 milles nautiques au nord-ouest des Seychelles, soit dans une zone où les attaques sont devenues plus fréquentes étant donné que le trafic maritime dans le golfe d’Aden est protégé par unue vingtaine de bateaux de guerre appartenant à plusieurs opérations internationales, dont la mission européenne Atalante.

Cette nouvelle prise compense la libération du thonier Alakrana et de son équipage, aux mains des pirates depuis le 2 octobre dernier. Selon le premier ministre espagnol, José-Luis Zapatero, les marins du navire sont « sains et saufs » et font route vers l’Espagne. Il semblerait que cet heureux dénouement soit intervenu après le paiement d’une rançon de 4 millions de dollars. C’est en tout les cas ce qu’a affirmé le chef du groupe pirate qui avait arraisonné le bateau.

Le chef du gouvernement espagnol n’a ni confirmé, ni démenti l’existence d’une rançon. Selon lui, les autorités de son pays ont  » fait ce qu’elles avaient à faire dans le cadre de la légalité et en coopérant avec l’armateur » de l’Alakrana, en l’occurrence Echebastar Fleet, basé au Pays basque.

Quant aux deux somaliens soupçonnés d’avoir pris part à l’attaque du thonier et qui attendent d’être jugés en Espagne, un pirate a indiqué au quotidien El Mundo avoir reçu la garantie de Madrid qu’ils reviendraient en Somalie à l’issue de leur procès.

Si le paiement des 4 millions de dollars réclamés a bel et bien été effectué, cela met en porte-à-faux Carme Chacon, le ministre espagnole de la Défense, qui a insisté, la semaine passée, sur la nécessité pour la communauté internationale de « priver les pirates de leurs ressources financières ».

« Que ce soit des rançons mais aussi, j’insiste, les paiements de certaines compagnies privées européennes (pour récupérer les navires et leurs cargaisons). Tout cela doit être contrôlé et supprimé » a-t-elle déclaré. Par ailleurs, Mme Chacon a demandé à ses homologues de l’Union européenne de bloquer les trois principaux ports somaliens d’où partent les expéditions des pirates.

Pour le moment, une des parades efficaces reste encore la présence de militaires à bord de certains navires, comme cela est le cas avec les thoniers français qui ont embarqué à leur bord des fusiliers-marins après avoir trouvé un accord, en juillet dernier, avec la Marine nationale.

Le cas échéant, il reste aux capitaines d’enregistrer leur navire auprès du QG de l’opération Atalante au moment d’aborder une zone dangereuse.Selon le contre-amiral Peter Hudson, le commandant de la mission de l’UE contre la piraterie, au moins un tiers des bâtiments commerciaux ne font pas cette démarche.

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