Incident naval entre les deux Corées

Le 4 juin dernier, un navire nord-coréen avait franchi la Ligne maritime qui sépare la péninsule et pénétré ainsi dans les eaux territoriales sud-coréennes, avant d’être contraint de faire demi-tour quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir reçu un signal d’avertissement d’un bâtiment de la Republic of Korea Navy (ROKN).

Depuis l’affrontement naval qui avait fait 6 tués dans les rangs sud-coréens et une trentaine dans ceux du Nord en juin 2002, les contacts avec les deux marines ont été plutôt épisodiques. Jusqu’à ce que 10 novembre. En effet, selon Séoul, un navire militaire nord-coréen a attaqué un bâtiment sud-coréen alors que ce dernier ce trouvait dans ses eaux territoriales, précisément vers l’île de Daechong.

« Le Nord a ouvert le feu sur notre bateau. Nous avons riposté, obligeant le navire nord-coréen à rebrousser chemin » a fait savoir l’état-major sud-coréen. Les échanges de tirs auraient duré au moins deux minutes. Le bâtiment du Nord aurait tiré à cinquante reprises sur son adversaire du Sud, avant d’être sérieusement endommagé par la marine sud-coréenne.

Pour le Premier ministre, Chung Un-Chan, il s’agit ni plus ni moins d’une « attaque directe » contre une vedette rapide de la ROKN. « Il n’y a pas eu de victimes de notre côté alors que le navire nord-coréen est reparti en flammes » a-t-il précisé devant le Parlement sud-coréen. Et pour son ministre de la Défense, cette attaque était préméditée car les marins nord-coréens « savaient pertinemment qu’ils commettaient une intrusion ».

Bien évidemment, la version des faits donnée par Pyongyang est toute différente. « Les autorités militaires sud-coréennes doivent présenter des excuses au Nord pour cette provocation armée et prendre les mesures qui s’imposent pour qu’une provocation similaire ne se reproduise pas » a répondu l’état-major nord-coréen par voie de communiqué. Pour la Corée du Nord, ce sont des bateaux du Sud qui ont ainsi violé la Ligne maritime, pourtant non officiellement reconnue par le régime de Kim Jong-Il.

Ce nouvel incident, voulu par Pyongyang sans doute pour se rappeler au bon souvenir du président américain qui doit se rendre prochainement dans la région afin d’obtenir des discussions bilatérales avec Washington au sujet de sa dénucléarisation, a eu pour conséquence immédiate de mettre l’armée sud-coréenne en état d’alerte et le président sud-coréen Lee Muyng-bak a convoqué en urgence une réunion de sécurité.

En tout les cas, l’échange de tirs entre les deux navires aurait pu avoir des conséquences plus fâcheuses, plusieurs bateaux de pêche chinois étant présents dans le secteur où s’est produit l’affrontement.

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