Inflation des commandes en « urgence opérations »

En 2009, les commandes de l’armée française réalisées dans le cadre des « urgences opérations », a atteint 260 millions d’euros contre 104 millions l’année précédente. Ce dispositif permet d’acquérir rapidement des matériels adaptés aux exigences rencontrées sur différents théâtre d’opérations. Et en l’occurrence, ce sont les missions en Afghanistan et l’opération anti-piraterie Atalante qui ont concentré l’essentiel des investissements urgents.

Le vice-amiral d’escadre Bernard Rogel, de l’Etat-major des armées (EMA), a expliqué cette hausse des commandes en « urgence opérations » par le fait que « les opérations sont de plus en plus dures » et que les militaires français font face « à des adversaires déterminés », ce qui « impose une adaptation permanente, avec un cycle court très réactif ».

En 2008, la priorité avait donné à la protection des engins explosifs improvisés (IED), qui sont la principale cause des pertes enregistrées par les troupes de l’Otan déployées en Afghanistan. C’est ainsi que l’armée de Terre avait reçu cinq blindés MRAP américains de type Buffalo pour le déminage, des brouilleurs censés empêcher le déclenchement des systèmes de mise à feu des bombes artisanales, des kits de protection pour les véhicules et des tourelleaux téléopérés montés sur les VAB.

Cette année, l’accent a été mis sur l’équipement des hélicoptères, avec le montage de canons de 20mm sur les Caracal et les Cougar, qui servent au transport. Des cabines blindées pour les camions ont également été commandées, de même que des système américain ROVER (Remote Operations Video Enhanced Receiver) destinés à équiper les chasseurs-bombardiers.

Le ROVER permet à un avion de transmettre des images vidéos en direct à l’officier de contrôle opérationnel JTAC (Joint Terminal Attack Controler) au sol, via un ordinateur portable. C’est à ce dernier que reviendra le choix éventuel des munitions à utiliser, dans le cadre, par exemple, d’un appui-feu à des troupes terrestres engagées dans un accrochage.

Le système est censé éviter les bavures puisque l’officier JTAC aura en même temps une évaluation des dégâts que sont susceptibles de causer les armes qu’il aura sélectionnées. Le ROVER a été testé avec succès au Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de Mont-de-Marsan cet été et il devrait équiper les premiers appareils dans le courant du premier semestre 2010.

Sur les 36 commandes « urgences opérations » passées en 2009, 32 ont concerné l’Afghanistan. Les quatre restantes « sont relatives à la lutte contre la piraterie dans l’océan Indien » a indiqué le général de l’armement François Coté, lors d’un point presse du ministère de la Défense. Entre autres, il s’est agi d’acquérir des caméras infrarouge permettant de détecter des petites embarcations, comme les skiffs utilisés par les pirates somaliens.

Photo :  Un officier JTAC reçoit des images prises par le système ROVER sur son ordinateur portable

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]