Des armes de guerre sur les thoniers espagnols

Il ne se passe pratiquement pas une journée sans que soit faite une annonce d’une attaque ratée ou réussie menée par les pirates somaliens au large de la Corne de l’Afrique.

Ainsi, et bien que mis en échec à plusieurs reprises, les pirates s’en sont une nouvelle pris à un thonier français, le 31 octobre. Cette fois, c’est l’Avel Vad, de l’armement CMB de Concarneau qui a été visé, à 7H30 GMT, à 350 nautiques (650 km) des côtes somaliennes. Le bateau de pêche naviguait alors de conserve avec un autre thonier, le Trévignon, quand une embarcation rapide avec « une attitude agressive » a pris en chasse l’Avel Vad.

Comme pour les récentes tentatives concernant d’autres bâtiments du même type, les fusiliers-marins de la Marine nationale embarqués à bord ont procédé à des tirs de sommations pour dissuader les pirates en fuite. Ces derniers n’ont finalement pas insisté et ont pris la fuite. Il s’agit cependant de la deuxième attaque en une semaine subie par les bateaux de l’armement CMB, avec celle commise, le 27 octobre, contre le Cap Saint Vincent. Les assaillants avaient été par la suite arrêtés par la frégate allemande Karlsruhe.

La présence d’Equipes de protection embarquées à bord des thoniers français, qui a fait l’objet d’un accord entre la Marine nationale et les armateurs l’été dernier, démontre ainsi son efficacité et il est à parier que les pêcheurs espagnols auraient aimé pouvoir bénéficier du même dispositif. Seulement, pour Madrid, pour des raisons juridiques, il n’est pas question que les thoniers puissent être protégés par des militaires. Mais cette position a déjà eu une conséquence fâcheuse, avec la prise par les pirates somaliens de l’Alakrana et de ses 36 membres d’équipage. A l’heure actuelle, une rançon de 4 millions de dollars est réclamée pour leur libération.

Cela étant, deux thoniers d’origine basque, l’Artza et l’Iria Flavia, ont néanmoins réussi à échapper aux pirates somaliens, le 30 octobre dernier, grâce aux agents de sécurité embarqués, qui, pourtant, n’ont pas la possibilité d’utiliser des armes de guerre.

Mais cette situation est appelée à changer. La sécurité « à bord des navires se trouvant hors des eaux territoriales et en situation particulière de danger pourra être assurée par des agents d’entreprises de sécurité utilisant un armement adéquat » a indiqué le gouvernement espagnol, vendredi dernier.

« Les armes pourront être, après autorisation, de gros calibre et auront les caractéristiques définies par les ministères de la Défense et de l’Intérieur selon un règlement définissant la possession, le contrôle, l’utilisation et l’acquisition par les entreprises de sécurité privées de ce type d’armes » a encore précisé Madrid.

Par ailleurs, un couple de plaisanciers britanniques est toujours entre les mains des pirates. Capturés le 23 octobre alors qu’ils naviguaient entre les Seychelles et la Tanzanie, ils ont été transférés dans les environs d’Haradhere, un village devenu un des bastions de la piraterie somalienne. Une rançon de 7 millions de dollars est exigée pour leur libération. Mais le Foreign Office (ndlr: la diplomatie britannique) a fait savoir qu’il ne ferait « aucune concession importante aux preneurs d’otages » et que par conséquent, il n’est pas question de payer la somme demandée.

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