Le frère du président afghan rendrait service à la CIA

17.000 afghanis mensuels, soit environ 290 dollars. C’est le salaire qu’avoue toucher Ahmed Wali Karzaï, le frère du président afghan. Sans doute officiellement car selon le New York Times, cette somme de prend évidemment pas en compte les rétributions qui lui aurait versé la CIA depuis le début de l’intervention militaire américaine en Afghanistan pour divers services rendus.

En fait, Ahmed Wali Karzaï est une « figure » de la province de Kandahar, qui se trouve également être un des foyers de l’insurrection islamiste. A ce titre, l’agence de renseignement américaine lui aurait demandé de recruter des volontaires pour former un groupe paramilitaire destiné à faire le coup de main contre les rebelles et de jouer les intermédiaires avec le mouvement taleb.

Seulement, et du fait de la position qu’il occupe à Kandahar, Ahmed Wali Karzaï est, dans le même temps, soupçonné d’être impliqué dans le trafic d’opium en faisant payer des droits de passage dans la province aux trafiquants. La semaine passé, un rapport de l’ONU a mis en lumière le probème posé par la production de drogue afghane, qui alimente un marché de 65 milliards de dollars et dont les effets sanitaires font qu’il y a plus de morts parmi les consommateurs d’héroïne dans les pays de l’Otan que de militaires tués par les taliban en Afghanistan.

La CIA n’a pas démenti l’information donnée par le New York Times. « Aucun service de renseignement digne de ce nom ne répondrait à ce type d’accusations » s’est borné à déclaré Paul Gimigliano, un porte-parole de l’agence américaine, dont les propos ont été rapportés par Associated Press.

De son côté, Ahmed Wali Karzaï a reconnu des liens avec des responsables militaires et civils américains mais a démenti être payé par la CIA et de jouer un rôle dans le trafic d’opium.

Cela étant, cette affaire vient à un moment où le président Obama doit se décider sur la suite à donner aux opérations en Afghanistan. « Si l’on doit mener une stratégie centrée sur la population (…) et que celle-ci nous perçoit comme les sponsors de voyous, alors c’est toute notre crédibilité qui est mise à mal » a commenté le général Michael T. Flynn, le responsable du renseignement militaire à Kaboul.

« Les commissions adéquates du Congrès doivent immédiatement être informées de façon complète et sans détour à propos de ces zones d’ombres présumés » a déclaré, le sénateur démocrate John Kerry, l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle américaine de 2004, par voie de communiqué.

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